Au début de l'après-midi, à la suite de la réunion ce matin de la cellule de crise porcine au ministère de l'Agriculture, le SNIV-SNCP a fait part dans un communiqué de presse de ses priorités pour « sauver la filière porcine ». Le syndicat d'abatteurs en liste quatre : des contre-mesures françaises au dumping social en Europe, la mention obligatoire de l'origine sur les produits de charcuterie, un plan de restructuration de l'industrie de la viande porcine en France, et une meilleure coordination avec les services de l'Etat pour l'exportation.
Le SNIV-SNCP dénonce de longue date « dumping social en Allemagne et Espagne par le recours à du personnel détaché ». Considérant que la lutte doit se concentrer « sur la fin des distorsions de concurrence et sur la création de valeurs », il propose « d'initier d'urgence un dispositif spécifique français d'allégement du coût du travail en direction de l'industrie des viandes ».
Les abatteurs plaident aussi en faveur de « l'obligation de l'étiquetage de l'origine des viandes dans les produits de charcuterie » et d'un « véritable plan de restructuration de l'industrie de la viande porcine en France, permettant l'émergence d'entreprises françaises sur le marché européen, [qui] est devenu une urgence vitale car les enjeux de l'approvisionnement de l'industrie charcutière et de l'exportation sont désormais mondiaux. »
Le rôle central de l'exportation pour la filière porcine
Enfin, l'organisation syndicale rappelle le rôle central de l'exportation pour la filière porcine. « Cette activité doit impérativement être mieux organisée entre les professionnels et les différents services publics qui sont en charge de l'administration du système, insiste le SNIV-SNCP. Par ailleurs, la France doit exiger avec force de Bruxelles la sortie d'un système de certificats sanitaires communautaires. Grâce à des accords bilatéraux, notre pays aurait ainsi pu échapper à l'embargo sanitaire russe. »
« Le SNIV-SNCP alerte le ministre de l'Agriculture sur l'importance de prendre des décisions fortes et rapides, déclare Thierry Meyer, le président de la section porcine du SNIV-SNCP. Car en particulier les effets du dumping social pratiqués par les pays concurrents sont ravageurs. Donner un coup d'arrêt à la spirale des dépôts de bilan qui frappent les entreprises de l'abattage-découpe est plus qu'urgent. Alors que les consommateurs sont attachés aux notions de proximité, de traçabilité et de sécurité sanitaire, c'est toute la filière porcine française qui est mise en péril. »