Les élevages porcins français n'ont rien à envier à leurs homologues allemands, ni en termes de performances, ni en termes de structures. En revanche, l'abattage-découpe a décroché, constate une équipe de l'Institut du porc (Ifip).
Une équipe de l'Ifip a construit, à partir de 39 variables, une batterie d'indicateurs (compris entre 0 et 1) permettant d'apprécier la compétitivité relative des filières porcines française, allemande, espagnole, néerlandaise et danoise. Des indicateurs à considérer comme un « outil de débat » permettant « d'identifier les marges de progrès » plutôt qu'une mesure objective de la compétitivité internationale des filières porcines », résument les deux auteurs (1).
Les résultats de ce travail, présentés le 5 février lors des JRP 2014, font apparaître une performance des élevages français (0,56) supérieure à celle des élevages allemands (0,43) ou danois (0,48), mais inférieure à celle des élevages espagnols (0,60) ou néerlandais (0,61).
« Les élevages français sont compétitifs (0,56) grâce à de bonnes performances zootechniques et à un coût alimentaire particulièrement faible, soulignent les auteurs de l'étude. La productivité du travail y reste néanmoins inférieure à celle des autres pays. Leur rentabilité se situe dans la moyenne des autres pays. »
« Les élevages danois se distinguent sur le thème des structures d'élevage (0,98), en raison d'importants investissements opérés ces dernières années et d'un lien au sol très fort. Les élevages français (0,47) sont désavantagés par une dispersion du cheptel dans des structures hétérogènes et un manque d'investissements dans le parc de bâtiments. »
« La France est la moins compétitive dans la transformation de la viande (0,04) en raison d'un déficit commercial important dans les produits transformés et d'une moindre rentabilité des entreprises du secteur par rapport aux concurrentes. [...] Les outils de découpe allemands et danois sont compétitifs grâce à une forte automatisation et une standardisation de la production. Le faible coût de la main-d'œuvre allemande et espagnole est aussi un facteur de compétitivité ».
Enfin, « la France détient un secteur de la distribution assez rentable et compétitif (0,55) pour une valorisation des produits ».
Au final, la compétitivité globale de la filière porcine française ressort à 0,29. Loin de ses concurrentes espagnole (0,47), néerlandaise (0,54), allemande (0,59) et danoise (0,77).
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(1) Marie-Alix Roussillon (Ifip Toulouse) et Boris Duflot (Ifip Le Rheu).