« Depuis l’envolée du prix des matières premières et notamment de l’aliment porcin en 2007, les cours du porc n’ont jamais été suffisamment élevés pour combler les pertes occasionnées », analyse la FRSEA de la Bretagne, dans une lettre aux élus Bretons, transmise à la presse, rappelant que « la production porcine bretonne connaît une crise sans précédent depuis presque cinq ans. »
Pour le syndicat, « les données du plan d’accompagnement des producteurs les plus en difficultés mis en place en Bretagne sont révélatrices du malaise de la production porcine », puisque « sur 179 éleveurs accompagnés, 152 sont des éleveurs de porcs ! », constate la FRSEA de la Bretagne.
Selon elle, 12 % d’entre eux vont d'ailleurs arrêter leur atelier porcin, et 31 % vont arrêter totalement leur activité agricole.
« La restructuration de la production se fait sans bruit et dans la douleur », écrit le syndicat, appelant à ne pas recommencer « les erreurs du passé ». Selon lui « il ne faut pas perdre de temps pour éviter aux éleveurs de payer seuls et plusieurs fois le prix de la restructuration de l’aval ».
Pour la FRSEA, « il est urgent d’agir pour sauver la filière porcine bretonne ! Deux outils d’abattage en production porcine sont actuellement à reprendre en Bretagne », avance-t-elle. « Cette situation doit être l’occasion d’amorcer la restructuration de l’aval porcin indispensable à la survie de la filière ».
Cette restructuration industrielle « doit s’imaginer sur l’ensemble du territoire breton en tenant compte de tous les outils existants et de leur performance respective. Les groupements de producteurs doivent être partie prenante de cette dynamique et mettre de côté les aspects concurrentiels de leurs activités pour soutenir cette démarche indispensable à la pérennité de la production porcine », estime la FRSEA de la Bretagne.
Selon le syndicat, « seul un projet collectif permettra de redonner de la compétitivité à la filière porcine », et l’Etat « a également un rôle à jouer », annonce la lettre aux élus. « Tout doit être mis en place pour accompagner ce projet, pour que les démarches administratives s’effectuent le plus rapidement possible et pour que le coût social soit pris en charge », martèle le syndicat breton.
Téléchargez la lettre de la FRSEA de la Bretagne.