«Les producteurs commencent réellement à s'impatienter et certains prennent le risque de récolter dans des conditions sèches au détriment de la qualité», expliquait Mathieu Guillaume, chargé de mission de l'économie au sein de l'UNPT (Union nationale des producteurs de pomme de terre), au début de la semaine.
C'est un mauvais calcul, estime-t-il, car les tubercules de bonne qualité pourraient être les mieux valorisés cette année. Dans ce contexte, les producteurs n'ont pas eu d'autre choix que d'irriguer lorsque cela était possible. La terre est sèche en profondeur et les besoins en eau sont fréquemment estimés à au moins dix millimètres pour récolter dans de bonnes conditions.
C'est dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie, les deux principales régions de production, que les agriculteurs sont le plus gênés.
La difficulté des arrachages est amplifiée par la forte teneur en matière sèche des tubercules, qui sont ainsi plus fragiles et plus sensibles aux coups.
Le retard des arrachages laisse craindre également l'arrivée des premières gelées nocturnes qui pourraient endommager la production.
Malgré ces menaces les prix restent à un niveau très bas. «A 85-90 €/t pour la variété Agata de très bonne lavabilité, les agriculteurs préfèrent stocker», explique Mathieu Guillaume, qui estime le prix de revient à 120 €/t pour cette qualité.