Mercredi matin, dix-neuf militants de Greenpeace ont bloqué l'entrée principale du siège de la coopérative agricole InVivo à Paris avec « un mur de bidons symbolisant des pesticides ». « Ces bidons représentent un volume de 10.000 litres, soit l'équivalent du volume de substances actives vendues en une heure et demie en France », précise l'ONG dans un communiqué.
Les militants entendaient « dénoncer le rôle néfaste que joue la première coopérative agricole française en encourageant l'usage des pesticides malgré les dangers qu'ils font peser sur la santé humaine, comme l'a montré un rapport de Greenpeace publié hier ». Ils mettent aussi en cause son implication à la fois dans la production et dans la distribution des produits phyto.
« La vocation d'une coopérative agricole comme InVivo est d'être au service des agriculteurs, pas de les empoisonner avec des pesticides », estime Anaïs Fourest, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France.
Les militants ont également déployé une banderole sur la façade d'InVivo qui proclame « Philippe Mangin, Thierry Blandinières : empoisonneurs », en référence au président de la coopérative et à son directeur général.
L'organisation écologiste demande ainsi à InVivo de « cesser immédiatement la vente des pesticides les plus dangereux pour la santé humaine. InVivo doit également réorienter totalement ses efforts de recherche et de développement pour rendre accessibles au plus grand nombre d'agriculteurs les pratiques et solutions alternatives aux pesticides chimiques. »
Une action « stérile » (InVivo)
Réagissant à l'action de Greenpeace, InVivo a immédiatement précisé que « pour produire plus et mieux, InVivo mise sur toute la palette des solutions techniques disponibles, dont les phytosanitaires, et investit fortement dans les domaines de l'agroécologie (qualité de l'eau, biodiversité, réchauffement climatique), du biocontrôle et de l'innovation technologique (big-data et agriculture de précision). » La coopérative précise qu'elle y consacre des moyens importants (200 collaborateurs).
« Pour nourrir une population mondiale croissante, toutes les solutions doivent être déployées dans le respect des hommes et de la planète. Face à un tel enjeu, il est stérile d'opposer méthodes conventionnelles et méthodes alternatives », juge InVivo.