(Article mis à jour mardi 8 novembre)
Photowatt, leader français du photovoltaïque, en proie à de graves difficultés financières en raison d'une surproduction mondiale, a annoncé vendredi qu'il allait demander au tribunal de commerce de Vienne (Isère) son placement en redressement judiciaire. Ce placement a été décidé le mardi 8 novembre 2011 par le tribunal.
Un administrateur judiciaire a été nommé en la personne de Me Eric Bauland, du cabinet Bauland, Gladel et Martinez, avec une période d'observation de six mois, selon un porte-parole de Photowatt.
« Le temps est à la recherche d'un repreneur. C'est désormais ce qui va occuper le management et l'administrateur judiciaire », a indiqué ce porte-parole.
Photowatt dit, dans un communiqué, être confronté à une surproduction mondiale impactant les prix et à un resserrement de ses marchés en France.
« Ils nous ont garanti qu'il n'y aurait aucun licenciement et que les salaires étaient assurés jusqu'à la fin de mars au minimum », a précisé Philippe Miklou, délégué syndical FO. « Vu l'état du marché, on est assez inquiet. La plupart des gens pensent que c'est un peu le signe de la fin », a-t-il ajouté.
Le groupe, qui emploie 442 personnes, avait déjà annoncé la semaine d'avant un projet de chômage partiel de deux mois afin de réduire ses stocks en diminuant sa production de moitié. Ces mesures de chômage partiel resteraient en vigueur pendant la période d'observation de la procédure de redressement, selon le communiqué de la société.
Le groupe doit faire face à une concurrence par les prix venue d'Asie où les fabricants produisent dans des usines de capacités au moins dix fois supérieures et bénéficient de fortes économies d'échelle, précise-t-elle.
Fondé en 1979 à Caen, Photowatt a longtemps fait figure de pionnier français de l'énergie solaire. Au début de 2011, le groupe, filiale du canadien ATS, avait déjà supprimé 72 emplois sur son site de Bourgoin-Jallieu.