Le projet Aqua Team vise à améliorer la gestion de l'irrigation et à limiter les pollutions.
« Est-il possible de traiter une parcelle sans rejeter aucune matière active dans l'eau ? » À cette question, Igor Dubus, PDG de Footways, répond « oui », sans hésitation.
Cet ancien ingénieur du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a créé une entreprise spécialisée dans le transfert des pollutions dans l'environnement. Depuis quelques semaines, Footways coordonne un projet soutenu par l'État : Aqua Team. Celui-ci regroupe notamment les chambres d'agriculture du Loiret et de l'Eure-et-Loir, la coopérative AgroPithiviers, l'Inra et l'université d'Orléans.
L'objectif d'Aqua Team est double : limiter les pertes de productivité liées aux problèmes d'irrigation (quelque 30 millions d'euros par an dans le Loiret) et mieux comprendre l'impact des fertilisants et des pesticides sur la nappe de Beauce.
Modifier peu les pratiques
Alors, comment faire rimer pesticides et environnement ? La réponse n'est pas facile. « Un grand nombre de facteurs influent : la météorologie, le type de sol, la culture implantée, le stade de développement de la plante, les produits phytosanitaires... répond le scientifique. Mais on peut y arriver en modifiant assez peu les pratiques agricoles : en limitant la dose de produit, en décalant la date d'application ou en modifiant la famille de phytosanitaires. »
À Orléans, dans les bureaux de Footways, une douzaine de chercheurs modélisent ces calculs. La jeune entreprise du Loiret commercialise déjà des logiciels de prévision de transfert des pesticides vers la ressource en eau, auprès de l'agence de l'eau et de coopératives. « Nous pouvons délivrer des informations objectives, qui permettent des discussions entre l'Administration et les instances agricoles. Nous démontrons que les agriculteurs sont capables de ne pas polluer », se félicite Igor Dubus.
Grâce à Aqua Team, pendant trois ans, les chambres d'agriculture et les coopératives vont tester les logiciels sur des exploitations beauceronnes. Les agriculteurs pourront ainsi mieux maîtriser le risque de pollution quantitative ou qualitative de la nappe de Beauce. Ce service sera reproductible en France et à l'international.