accueil  Accueil / Actualités / Perturbateurs endocriniens/UE : un coût sanitaire évalué à 157 milliards d'euros par an (étude)

Perturbateurs endocriniens/UE

Un coût sanitaire évalué à 157 milliards d'euros par an (étude)

Publié le vendredi 06 mars 2015 - 12h11

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

L'exposition humaine aux perturbateurs endocriniens coûterait au moins 157 milliards d'euros par an dans l'UE, dont 120 milliards à cause des pesticides, selon une étude publiée jeudi 5 mars dans la revue scientifique Journal of clinical endocrinology and metabolism et présentée à Bruxelles.

 

Les 18 auteurs de ces recherches ont établi cette addition, qui représente plus de 1,2 % du PIB de l'Union européenne, en retenant pour hypothèse une relation de causalité entre l'exposition aux perturbateurs endocriniens et les retards de développement cérébral, ainsi qu'une série de pathologies comme l'autisme, l'obésité, le diabète et la stérilité masculine.

 

« Ces estimations ne prennent en compte que les perturbateurs pour lesquels la relation de causalité est la plus hautement probable », notamment les organophosphates (OP) utilisés pour les pesticides, et les polybromodiphényléthers (PBDE) servant à ignifuger plastiques et textiles, note l'article. Certaines de ces substances sont déjà interdites dans des pays de l'UE, notamment en Scandinavie, mais restent utilisées dans d'autres.

 

Selon l'étude, menée sur des données de 2010, le plus gros des coûts, estimés en dépenses de santé et pertes de productivité, découle de l'impact neurologique des perturbateurs endocriniens, chiffré à 132 milliards d'euros. Les pesticides sont les principaux responsables de l'addition globale, avec une part de 120 milliards.

 

Il s'agit « pour l'essentiel d'une interprétation et une spéculation informée, et personne ne doit perdre cela de vue », a relativisé Richard Harpe, spécialiste en reproduction masculine à l'Université d'Edimbourg, dans une première réaction rendue publique en Grande-Bretagne.

 

« Nous travaillons sur des probabilités et savons qu'il y a des incertitudes, mais cette étude est un début », a répondu Martine Bellanger, professeur à l'École des hautes études en santé publique en France.

 

 

« L'engagement fort de la France »

 

Les auteurs précisent que leur objectif est « de livrer une estimation du bénéfice sanitaire et économique d'une régulation des perturbateurs endocriniens en Europe », alors que la Commission européenne a entrepris un passage en revue de sa législation en la matière. Mais ce nouveau cadre réglementaire, qui pourrait conduire à l'interdiction d'une large gamme de pesticides, isolants alimentaires ou composants de cosmétiques, a été renvoyé à 2016.

 

Il doit s'appuyer sur des critères scientifiques déterminant les perturbateurs endocriniens qui devaient être définis par la Commission européennes en décembre 2013. La définition pourrait être publiée en 2016.

 

Justifié à Bruxelles par la complexité scientifique et économique du dossier, ce délai alimente des critiques croissantes contre l'exécutif européen, accusé de vouloir ménager l'industrie chimique. La Commission est même visée devant la justice européenne par un recours en carence intenté cet été par la Suède, et soutenu par l'ensemble des États membres.

 

Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, a réagi à la publication de cette étude en rappelant « l'engagement fort pris par la France dans ce domaine », avec notamment la mise en place d'une stratégie nationale sur ce sujet en avril 2014 confiée à l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Concrètement, l'Agence a publié en mai dernier plusieurs rapports d'expertise et un avis sur cinq substances. En 2015, un autre rapport sera publié sur six substances.

 

F.M.


Les commentaires de nos abonnés (0)
Connectez-vous pour réagir  Soyez le premier à commenter cet article.
Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :

Dernières Actualités
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK