Le bilan de santé de la Pac s'est invité au Salon de l'agriculture de 2008, à la Porte de Versailles à Paris. Après les organisations professionnelles et les partis politiques, des groupes de réflexion se constituent, comme celui de Pascal Coste, ancien responsable syndical et vice-président de la chambre d'agriculture de Corrèze.
«Avec d'anciens syndicalistes et ministres de l'Agriculture de tout bord, je présenterai des propositions d'ici à l'automne», explique-t-il. Déjà, cet éleveur du Limousin a une vision claire de l'avenir de la Pac. Dans le contexte budgétaire actuel, «il serait illusoire de croire que l'on peut continuer à transférer des fonds du premier vers le deuxième pilier dans des proportions importantes. La France n'a pas les moyens d'un cofinancement.»
Selon lui, il faut conserver le second pilier tel qu'on le connaît aujourd'hui et revoir toute l'organisation des aides du premier pilier. «Le premier pilier, doté de 9 milliards d'euros, doit être scindé en deux», estime Pascal Coste.
La moitié de l'enveloppe servirait à verser une aide unique aux cultures et une aide unique aux animaux. L'autre moitié abonderait un troisième pilier dans lequel serait créé un fonds de gestion des risques – destiné à accompagner les producteurs ou à gérer les crises, cela reste à trancher – ou une assurance, à hauteur de 2 milliards d'euros. Un milliard d'euros serait consacré à des productions qui nécessitent un couplage des aides à la production (lait en zone de faible densité laitière, bovins allaitants, blé dur, fruits à coque, etc.). Le 1,5 milliard restant permettrait d'octroyer une aide à l'hectare ou à l'UTH dans les zones céréalières à faible rendement et aux hectares d'herbe dans certaines zones défavorisées.