La France, l'Italie, et l'Allemagne ont rejeté mardi une suppression des aides directes aux exploitants dans le cadre de la Pac, option envisagée dans un document de la Commission européenne.
« Il y a des choses qui ne sont pas acceptables pour la France », a souligné le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire, en marge d'une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg.
« On a besoin de moyens d'intervention (sur les marchés), on a besoin de filets de sécurité, on a besoin évidemment d'avoir des soutiens financiers aux exploitations, notamment pour leur permettre d'avancer dans l'agriculture durable », a insisté M. Le Maire. « C'est un point de consensus entre une grande majorité d'Etats européens », a-t-il précisé.
« Les positions sont connues », a confirmé le secrétaire d'Etat allemand à l'Agriculture, Robert Kloos, dont le pays a signé avec la France une « position commune » sur la réforme de la Pac qui défend ces idées.
L'Italie aussi considère comme une priorité de « donner une réponse au plus grand défi des années passées, c'est-à-dire la volatilité des prix », a dit le ministre italien Giancarlo Galan.
Dans un document, Bruxelles envisage trois options pour réformer la Pac.
La première consisterait à « se limiter à éliminer certaines disparités existant actuellement en garantissant par exemple une plus grande équité dans la répartition des aides directes entre États membres et agriculteurs ».
La seconde option prône une « révision approfondie » de la Pac pour qu'elle « devienne plus durable » et « en instaurant une approche plus ciblée des priorités ».
Le document envisage enfin une troisième option d'une « réforme plus radicale » qui consisterait à abandonner « progressivement l'aide au revenu et la plupart des mesures de marché » en « donnant la priorité aux objectifs en matière d'environnement et de changement climatique par rapport aux dimensions économique et sociale de la Pac ».
Le document note aussi que la part de la Pac dans le budget global de l'UE, aujourd'hui autour de 40 %, a « tendance à diminuer ». Elle était de 65 % au milieu des années 1980. « Ma première préoccupation pour la Pac, c'est de garder le niveau actuel des ressources, parce que personne nous a encore dit que c'est assuré », a souligné mardi M. Galan.
Pour M. Le Maire aussi, la Pac doit « disposer de ressources suffisantes et à la hauteur de ses ambitions ».
Le commissaire européen en charge de l'Agriculture, Dacian Ciolos, doit présenter le 17 novembre 2010 les grandes lignes de la réforme de la Pac après 2014. La semaine dernière, il avait plaidé pour « maintenir une enveloppe budgétaire stable pour la Pac », arguant que « nous allons demander davantage aux agriculteurs pour faire face au changement climatique et aux autres défis de demain ».
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jeudi 28 octobre 2010 - 09h03
L'Europe (et la France)au nom de l'environnement va provoquer une baisse de la production qui mettra en danger son indépendance alimentaire et ses capacités d'exportation. Elle va se retrouver sans la situation des Russes aujourd'hui. Si en plus un grave incident climatique intervient , ce sera la catastrophe. Seul avantage pour les agriculteurs, ce qu'ils produiront deviendra rare et cher. Dans le cas contraire, y aura t il demain suffisamment d'agriculteurs, car une agriculture non rentable finira par disparaître (c'est deja commencé).