Les riziculteurs camarguais se disent fragilisés par la suppression d'aides de la Pac d'un montant de 8 millions d'euros, et tirent la sonnette d'alarme alors que les surfaces consacrées à la culture du riz ont déjà chuté de 35 % cette année.
« Depuis cette annonce, les surfaces en 2014 ont chuté de 35 % (-4 500 hectares) et nous sommes en dessous de la surface permettant de couvrir les marchés de la filière » et en 2015 « nous prévoyons une chute encore plus impressionnante », prévient Bertrand Mazel, président du Syndicat des riziculteurs de France.
Pour lui, il est incompréhensible de déstabiliser ainsi une petite filière (230 riziculteurs) mais qui est « incontournable » car « un quart de la Camargue est consacré au riz, ce qui permet de lutter contre la salinité des sols ».
Après plusieurs courriers, au président de la République notamment, et rencontres avec le ministère de l'Agriculture, Bertrand Mazel assure que le gouvernement reste inflexible.
Interrogé lors d'une conférence de presse consacrée au budget, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a exclu de remettre en place les aides couplées.
Mais il a assuré avoir « conscience » qu'il fallait « maintenir la filière sur le delta » du Rhône. « On a proposé des mesures agroenvironnementales en remplacement des aides couplées » pour un montant de 3 ou 4 millions par an, a-t-il répondu. Les discussions butent maintenant sur « les contreparties » car les riziculteurs doivent faire des efforts notamment sur le nombre de traitements de pesticides (IFT), a expliqué Stéphane Le Foll.
La riziculture camarguaise produit 120.000 tonnes par an de riz sous signe de qualité (IGP) et dégage un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros. Elle compte 230 producteurs, 8 organismes stockeurs, 17 riziers-conditionneurs et négociants-metteurs en marché et emploie près de 2.000 personnes.