Lors de son congrès à Caen le 13 février, l'Organisation des producteurs de grains (OPG), affiliée à la Coordination rurale, est revenue sur le bilan de santé de la Pac. «L'OPG déplore les luttes fratricides et stupides entre éleveurs et céréaliers du syndicalisme d'Etat, qui semble avoir oublié que l'automne dernier, leurs anciens dirigeants tentaient, devant les juges, de justifier leurs actes au nom de la solidarité envers les éleveurs», écrit le syndicat, dans un communiqué publié lundi.
L'OPG estime que «ce ne sont pas les aides qu'il faut réorienter mais la Pac. Quand tous les secteurs vivront de leurs prix de vente, on pourra alors songer à supprimer les aides».
Les marchés agricoles ont également fait partie des débats lors de ce congrès. L'OPG regrette que «la filière réfute majoritairement toute régulation du marché au nom de la vocation exportatrice qui repose sur le maintien des prix bas». «Sur le plan international, aucune leçon n'a été tirée de la crise alimentaire en 2007», estime l'OPG.
Le sujet des phytos a également été abordé, notamment le nouveau règlement européen. Selon l'OPG, il n'a pas été conçu dans l'esprit du Grenelle. «On y va à l'emporte-pièce en ne regardant que le côté toxicologique pour faire des coupes claires dans la panoplie des molécules.»
En matière d'harmonisation européenne, «il ne constitue pas une avancée mais un recul en termes de distribution et de libre circulation des produits au sein de l'UE, estime l'OPG. L'attitude de la France qui freine le développement des produits phytopharmaceutiques génériques, à l'inverse de sa politique en faveur des médicaments de médecine humaine, est incompréhensible».