La Coordination paysanne européenne (CPE), à laquelle adhèrent en France la Confédération paysanne et le Modef, appelle les organisations qui défendent l’agriculture paysanne à se rassembler le 26 novembre à Bruxelles, à l'occasion du Conseil des ministres de l'Agriculture.
«Il s’agit de rassembler ses forces pour peser sur l’avenir de la Pac à un moment décisif» avec le bilan de santé prévu en 2008, selon un communiqué de la CPE. «Il s’agit de manifester la nécessité de changer la politique agricole européenne pour une politique légitime, solidaire et durable», ajoute-t-elle.
Le ministre portugais de l'Agriculture, Jaime Silva, dont le pays préside l'UE au second semestre de 2007, recevra une délégation de la CPE le jour même. En outre, les organisations ont appelé les députés européens à venir débattre avec elles au Parlement européen. Le 4 décembre, la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, rencontrera une délégation.
«L’agriculture paysanne est menacée, remplacée par une agriculture industrialisée aux mains de grandes entreprises. Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de futur viable pour nos sociétés sans paysannes et paysans vivant dignement de leur production», affirme la CPE.
Selon le Modef, qui a relayé l'appel de la CPE, jeudi dans un communiqué, «le bilan de la Pac depuis 1992 est désastreux». «Les dernières propositions en matière de réforme des OCM, fruits et légumes, sucre et vins, sont une véritable déclaration de guerre envers les agriculteurs», pousuit-il.
«Avec le mode de gouvernance européen, la souveraineté alimentaire de la France est fortement remise en cause alors que le Grenelle de l’environnement fait ressortir de fortes attentes en matière de sécurité alimentaire», ajoute le syndicat.
Afin de préparer le bilan de santé de la Pac en 2008, la Commission européenne doit publier le 20 novembre une communication dans laquelle elle «exposera les résultats de sa réflexion sur les améliorations possibles».