Le diagnostic est unanime : dans les Pays de la Loire, l'élevage, en particulier intensif, est pénalisé par la réforme de la Pac entrée en vigueur cette année. « En Mayenne, nous perdons 21 millions d'euros d'aides directes et nous ne pouvons pas passer de l'élevage aux céréales. C'est la double peine », fait remarquer une agricultrice en session de chambre régionale d'agriculture (CRA) le 27 mars 2015 à Angers. En bovins lait, selon les premières estimations de la CRA, les éleveurs perdraient de 20 à 25 % d'aides découplées entre 2013 et 2019. En allaitant, les naisseurs-engraisseurs perdent 11 % et les engraisseurs dégringolent de 40 %. Les seuls gagnants sont les naisseurs (+14 %). En grandes cultures sèches, la chute est limitée à 11 %, contre 24 % en irriguées. Ces estimations ne tiennent pas compte des aides couplées sur lesquelles les agriculteurs peuvent jouer, en particulier les éleveurs avec les nouvelles aides aux protéines végétales ou aux bovins laitiers et allaitants.
Se servir du deuxième pilier de la Pac
Autre levier : les aides au développement rural (deuxième pilier de la Pac). La Région Pays de la Loire voit son budget Feader 2014-2020 doubler par rapport à la précédente programmation (2007-2013), passant à 774 millions d'euros (458 M€ Feader, 316 M€ Etat/Région, etc.). « Ce deuxième pilier peut être un élément déclencheur pour une nouvelle organisation ou de nouvelles productions », a déclaré François Beaupere, coprésident de la commission des territoires de la chambre régionale. Quoique, de ce côté-là aussi, les craintes sont nombreuses.
Le représentant de la Maine-et-Loire pointe du doigt une MAEC grandes cultures peu attractive du fait du taux d'IFT. « Elle fait peur avant d'entrer dedans. » Le représentant de la Confédération paysanne de la Loire-Atlantique, lui, regrette le zonage extrêmement restreint des MAEC : « pas plus de 50 % de la région ». Une seule exception : la MAEC systèmes herbagers et pastoraux est ouverte sur l'ensemble du territoire pour pallier la disparition de la PHAE, les Pays de la Loire n'étant pas une Région à ICHN (rappelons que les deux enveloppes ont fusionné). Dominique Tremblay, le représentant du Conseil régional, aurait lui aussi voulu des MAE partout, « mais la Commission européenne impose des zonages en fonction d'enjeux » liés à la biodiversité, à la qualité de l'eau ou à l'érosion des sols par exemple. « L'idée est de les étendre l'an prochain », a-t-il affirmé.
La tentation du retournement des prairies
Les professionnels cherchent des solutions du côté des marchés. « Il reste à nous organiser différemment et à recalibrer les marchés », a lancé un agriculteur dans l'assistance. « Nous devons chercher une meilleure valeur ajoutée », a souligné le représentant de la Loire-Atlantique. Pour lui, il faut travailler les dispositifs assuranciels et la contractualisation. « Nous devons rapidement faire des propositions concrètes pour assurer l'avenir des filières. En lait, « la négociation qui se profile va être déterminante, a noté le représentant de la Sarthe. Si elle n'est pas satisfaisante, le cocktail risque d'être détonant. » Le retournement des prairies est une tentation forte, a-t-il laissé entendre. En Vendée, on souligne aussi la situation précaire des producteurs bio, notamment à cause du plafond trop bas de l'aide au maintien.
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mardi 31 mars 2015 - 09h16
Bravo M. Le Foll: vous détruisez la plus belle agriculture du monde (et pas que dans les pays de Loire mais au niveau national)Laissez votre idéologie au placard et redescendez sur terre avant qu'il ne reste que des ruines.