Au lendemain des annonces, par le ministre de l'Agriculture, des premiers choix concernant les futures aides directes pour la Pac 2015-2020, la Confédération paysanne (CP) se félicite d'avoir, par sa « mobilisation », « freiner une politique d'exclusion ». Pour autant, elle regrette la ligne suivie par Stéphane Le Foll, « celle de la compétitivité à tout prix ».
« Le plancher pour l'attribution de l'aide couplée à la vache allaitante a été symbolique de ces oppositions, affirme le syndicat. Entre 30 vaches pour la Fédération nationale bovine (FNSEA) et 3 pour nous, le ministère tranche à 10 après des semaines de mobilisation des éleveurs de la Confédération paysanne. Nous obtenons une aide de 200 euros sur les 40 premières vaches, dégressive au-delà, mais sans le plafonnement que nous demandions à 60 vaches ».
Autre arbitrage « marquant », selon la CP, l'aide aux vaches laitières est plafonnée à 40 vaches. Elle se réjouit également de la reconnaissance des races mixtes, du maintien de l'enveloppe de l'aide ovine et la mise en œuvre d'une dégressivité, même si elle juge le seuil de déclenchement à 500 est bien trop élevé.
Au contraire, le syndicat regrette « l'extrême lenteur » de la redistribution des aides (convergence et paiement redistributif). Elle dénonce l'exclusion des fruits et légumes frais des aides couplées, la reconnaissance comme « jeunes agriculteurs » bénéficiaires d'une surprime des seuls bacheliers (ou équivalent). Elle regrette que la majoration de l'aide ovine soit conditionnée à un taux de productivité « prohibitif » et à la contractualisation, et que l'enveloppe à la vache allaitante diminue pour financer la vache laitière et les productions végétales « industrielles ».
Prochains combats de la CP : primer les génisses (aide allaitante), obtenir une aide aux protéines « tournée vers les éleveurs et l'autonomie des fermes », créer des MAE (mesures agroenvironnementales) « réellement incitatives » et orienter les aides à l'investissement « en faveur d'une agriculture paysanne ».