Plusieurs ministres européens de l'Agriculture se sont opposés lundi au plafonnement des aides aux grandes exploitations, lors d'un premier débat sur les grandes orientations de réforme de la Pac proposées par Bruxelles.
Les représentants de la Roumanie, mais aussi de la République tchèque et de la Slovaquie ont clairement rejeté l'idée de plafonner les aides aux grandes exploitations proposée à la mi-novembre par le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos.
Cette proposition est « inacceptable » et s'oppose à la « liberté de choix » des agriculteurs, a expliqué le représentant tchèque, Juraj Chmiel, tandis que son homologue slovaque, Zsolt Simon, a estimé qu'il « limiterait la compétitivité » des exploitations.
L'Allemagne, l'un des principaux bénéficiaires, est également sceptique sur ce point, même si elle n'a pas évoqué ce point en public lors du débat, selon des sources diplomatiques.
A partir d'un certain niveau, « les paiements directs ne seront plus crédibles » en tant que soutien au revenu des agriculteurs, a rétorqué Dacian Ciolos, en se disant néanmoins « prêt à discuter des conditions de ce plafonnement pour les grandes exploitations », et notamment à prendre en compte leur impact sur l'emploi.
Lors du débat, la plupart des ministres ont jugé que les grandes idées développées par M. Ciolos constituaient « une bonne base de discussion », a résumé au nom de la présidence belge de l'UE la ministre Sabine Laruelle.
La plupart se sont prononcés en faveur « d'une Pac forte avec un budget en conséquence », a-t-elle ajouté.
Le Royaume-Uni, néanmoins, a plaidé en faveur d'une diminution du budget et, « à terme », d'une élimination des subventions agricoles.
Une grande majorité des pays « ont rappelé le souhait de voir une évolution des critères d'attribution » des aides afin de les rendre plus équitables, même s'il y aura « beaucoup de travail » pour s'entendre sur ces critères, a reconnu Mme Laruelle.
De nombreux pays ont également demandé une définition plus claire de la notion « d'agriculteur actif », car Bruxelles envisage de limiter à ces derniers l'octroi des subventions européennes pour exclure les grands propriétaires terriens.
Pour M. Ciolos, un agriculteur actif est un agriculteur qui produit des biens agricoles, et non quelqu'un « qui produit seulement des biens publics ».
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mardi 30 novembre 2010 - 09h44
A partir de quel niveau une exploitation est-elle grande? Et lorsqu'elle fait travailler beaucoup de monde (exploitants ET salariés), cette surface est-elle ramenée au nombre d'hectares (ou unités de cheptel) par actif? On verra alors que beaucoup d'exploitations ne sont en fait pas si grandes que cela , si l'on ramène ce ratio à l'unité de main d'oeuvre). De plus, si on avait accepté que les prix des produits agricoles suivent l'inflation (ou le taux d'érosion monétaire)(voir internet) depuis 1990,on n'en serait pas là