«L’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) et l’AESA (Autorité européenne de sécurité des aliments) viennent de rendre publics deux avis concordants qui font état de la transmission de l’agent de la tremblante des petits ruminants, maladie de la famille des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST), à des agneaux génétiquement sensibles à cette maladie nourris avec du lait de brebis atteintes de tremblante classique», indique un communiqué du ministère de l'Agriculture, jeudi.
Pour l’alimentation humaine, l’Afssa «recommande d’exclure de la consommation les laits et produits laitiers issus des troupeaux suspects ou atteints. Le nombre de troupeaux concernés est très faible: moins de 10 troupeaux sur plus de 10.000 troupeaux laitiers ovins et caprins français», poursuit-il.
«Ces nouvelles dispositions sont prises en application du principe de précaution», explique le ministère, qui ajoute qu'il n’a «jusqu’ici pas été mis en évidence de transmission de la tremblante classique à l’homme, alors que cette pathologie est connue chez l’animal depuis plusieurs siècles.»
Pour l’alimentation animale, l’Afssa recommande d’interdire l’utilisation du lait des troupeaux suspects ou atteints afin d’éviter la transmission de la tremblante.
«Les autorités françaises ont décidé de suivre ces recommandations et d’adapter le dispositif actuel de prévention et de contrôle de la tremblante», explique le ministère de l'Agriculture.
«La Commission européenne elle-même, à la suite de l’avis de l’AESA, envisage de réviser la réglementation communautaire», poursuit-il. Michel Barnier est en contact avec la commissaire européenne chargée de la Santé, Androulla Vassiliou, pour préparer la mise en place de mesures harmonisées en Europe.
«Des mesures d’indemnisation des éleveurs concernés sont également en préparation», précise le communiqué.
Concernant la limitation des échanges de lait entre troupeaux, destiné à l’alimentation animale, également recommandée par l’Afssa, les autorités françaises ont demandé une expertise complémentaire à l’agence.
Les mesures de précaution concernant la tremblante des petits ruminants interdisent déjà depuis 12 ans la mise à la consommation des animaux malades et des animaux sensibles (tout cheptel ovin dont un animal est atteint fait l’objet d’une analyse génétique systématique du reste du troupeau) issus des cheptels atteints de tremblante classique.