Spectacle de désolation, véritable désastre... Les agriculteurs touchés par l'orage du 14 juillet 2010 ne trouvent pas leurs mots pour qualifier l'ampleur des dégâts provoqués par la grêle.
« Les siliques de colza sont ouvertes en totalité, le maïs a été déchiqueté et les épis d'orge et de blé sont à terre, constatent Maxime Puche et son cousin Benoît, éleveurs sur 140 hectares à Vénérolles, près de Guise, dans l'Aisne. Les 80 ha de cultures de l'exploitation ont été détruits, et seuls les 8 ha de colza sont assurés. »
Jean-Pierre Tesson, d'Oisy, que ses deux fils viennent de rejoindre sur la ferme, est lui aussi désemparé. « J'ai fait le choix, parce qu'il fallait réduire à tout prix les charges, de supprimer mon assurance couvrant les risques de grêle, après l'avoir prise pendant vingt-cinq ans ! » Il estime le préjudice pour ses 140 ha non assurés, à 140.000 €, sans compter qu'il faut maintenant trouver de la nourriture pour les animaux.
La région ne manque pas de paille, de maïs, ni de pulpes de betterave. Il reste cependant à s'organiser pour les récupérer. « Si nous achetons du maïs à 30 km, il va falloir payer le transport et compter 240 €/ha de préjudice en plus », souligne le jeune Jean-Baptiste Duriez, d'Oisy, pour qui 2010 est la première récolte !
Sept agriculteurs sur dix non assurés
« En quarante ans de carrière, je n'ai jamais vu cela, indique Michel Mayaux, agriculteur à Maubeuge et représentant de la FDSEA du Nord. La situation est d'autant plus dramatique que sept agriculteurs sur dix ne sont pas assurés ! »
Que faire ? Les agriculteurs espèrent que les pouvoirs publics pourront trouver une ligne budgétaire pour leur venir en aide. « Si en élevage, le fonds des calamités existe toujours, en grandes cultures, il a disparu depuis le 1er janvier, remplacé par l'assurance récolte à laquelle très peu d'agriculteurs ont souscrit », explique Christelle Lemaire de l'Union des syndicats agricoles de l'Aisne.
Dans le Nord, les agriculteurs ont mobilisé les services de la DDT (direction départementale des territoires) et le président de la chambre d'agriculture a rencontré le préfet. Dans l'Aisne, la chambre d'agriculture recense dans l'immédiat les exploitations touchées et demande aux agriculteurs de déclarer leurs parcelles sinistrées en mairie. Des réunions avec les agriculteurs concernés devaient être organisées mardi soir dans le Nord et jeudi dans l'Aisne.
Plus de quinze cantons touchés par la grêle
Dans le Nord, les averses de grêle se sont abattues par endroit dans les onze cantons de l'arrondissement d'Avesnes-sur-Helpe, avec pour « épicentre », la commune de Dourlers dont les 700 hectatres ont été détruits à 100 %. Dans l'Aisne, les grêlons, qui ont parfois atteint la taille d'un œuf de pigeon, ont provoqué des dégâts selon un axe sud-est allant de Saint-Quentin au nord de Guise, dans les trois cantons de Guise, Wassigny et Nouvion-en-Thiérache. Elles ont également touché une douzaine de communes au sud de Laon et près de Château-Thierry. |
A L HEURE DE L EUROPE
lundi 19 juillet 2010 - 23h10
LE SUD DE LA BELGIQUE A ETE TRES TOUCHE...SUD DE MONS...PLUSIEURS COMMUNES TRES TOUCHEES. LES EXPLOITANTS NE SONT PAS OU PEU ASSURES...DES DEGATS DE TOITURE...DES CULTURES INRECOLTABLES.