Rattrapées par la crise économique, les ONG environnementales doivent faire face à une baisse des dons qui en contraint certaines, comme la Fondation Nicolas Hulot (FNH) ou la Ligue de protection des oiseaux (LPO), à réduire la voilure.
La FNH, créée en 1990, « traverse la pire difficulté depuis qu'elle existe [...] comme la plupart des ONG françaises », a assuré cette semaine son président, Nicolas Hulot, auditionné à l'Assemblée.
« Nous sommes tous en énorme difficulté car nous avons à faire face conjointement à une multiplication des demandes et des sollicitations, jouant à une sorte de médiateur entre les différents partenaires, privés, sociaux, politiques et économiques, et la réduction plus que brutale des financements », a-t-il expliqué aux députés.
La Fondation va ainsi se séparer de huit de ses 30 salariés, confirme à l'AFP sa directrice, Cécile Ostria. Les ressources, « autour de 4 millions d'euros » par an, diminuent en effet « drastiquement depuis deux ans », empêchant d'équilibrer le budget en 2012 et en 2013.
La FNH, qui dépend de « 60 à 70 % » du mécénat d'entreprises, constate que celles-ci ont de plus en plus de mal à s'engager, sans doute parce que l'écologie est moins au cœur des préoccupations en période de crise, mais aussi parce qu'elles sont elles-mêmes devenues de plus en plus expertes au fur et à mesure de l'apparition d'obligations légales plus contraignantes.
France Nature Environnement (FNE, fédération de 3.000 associations) reconnaît aussi être « fragilisée », avec une baisse des ressources liées aux partenariats avec les entreprises de l'ordre de 30 %, selon son porte-parole Benoît Hartmann. En 2012, ces partenariats représentaient 36 % des 3,4 millions d'euros (M€) de ses ressources.
Greenpeace résiste
Concernant les subventions publiques (42,5 % des ressources en 2012), liées à ses missions assurées pour le compte de l'Etat, la fédération redoute que les ONG soient en 2014 les « variables d'ajustement » dans un contexte de baisse du budget du ministère de l'Ecologie.
Une conséquence parmi d'autres : des formations auprès d'entreprises sont étalées dans le temps, explique FNE, où trois des quarante salariés ont été licenciés en 2013.
La Ligue de protection des oiseaux (LPO, 12 M€ de budget, 160 salariés) a également dû supprimer 9 postes en 2013, indique son président, Allain Bougrain-Dubourg. « Les legs sont en hausse mais cela compense difficilement les dons qui eux sont en baisse, ainsi que la baisse des missions financées par l'Etat ou l'Europe », explique-t-il.
« Situation difficile » aussi au Fonds mondial pour la nature (WWF-France), dont les financements dépendent à 80 à 85 % des particuliers, moins généreux en 2013 avec le « Panda ». « Le soutien des entreprises a été divisé par deux en deux ans, heureusement pour nous, ce n'est pas une part très importante », précise son directeur Philippe Germa. Le budget (17 M€, pour 120 salariés) n'est pas à l'équilibre depuis deux ans.
Seul le modèle « indépendant » de Greenpeace (100 % de ses 15,4 M€ de ressources proviennent de dons de particuliers) semble résister à la crise, avec une croissance de 9 % environ en 2013 par rapport à 2012. « On sent bien que la situation s'est tendue, mais il n'y a pas de problème grave », souligne son directeur de la communication Axel Renaudin.
ONG environnementales: des reconvertions en vue
samedi 08 février 2014 - 08h20
Vraiment dommage que ces ONG soient en difficultés financières, surtout pour les salariés licenciés. Mais peut être que les organisations professionnelles agricoles pourraient leur proposer quelques chose. Il y a tellement à faire pour l'agriculture (revoir les modalités de calcul de la directive nitrate, aider au développement des réserves pour l'irrigation, mener des opérations de réhabilitation des pratiques agricoles etc... En plus ils ont l'expérience de la com.