Les Etats-Unis ont accepté mercredi les propositions de l'OMC comme base de négociation pour l'agriculture. «Ils se sont dits prêts à négocier sur la base des chiffres avancés dans le projet agricole, pourvu que tous les autre pays travaillent aussi selon les mêmes paramètres», a déclaré le président du comité de négociations sur l'agriculture de l'OMC, l'ambassadeur de Nouvelle-Zélande, Crawford Falconer.
«Je ne les avais jamais entendus dire cela auparavant. Ce n'est pas une petite chose», a estimé Crawford Falconer, tout en voyant dans l'évolution des Etats-Unis «un signe positif».
Celui-ci avait publié en juillet un projet d'accord qui appelle les Etats-Unis à ramener leurs subventions agricoles qui entraînent des distorsions commerciales entre 12,8 et 16,2 milliards de dollars par an. Washington refusait jusqu'à présent de descendre en dessous d'une enveloppe de 23 milliards. En juillet, les Etats-Unis avaient assuré que descendre aux alentours de 13 milliards était pour eux «hors de question».
L'Union européenne a qualifié jeudi d'«évolution positive» l'acceptation par Washington des propositions de l'OMC comme base de négociation. «C'est une évolution positive que nous saluons», a déclaré le porte-parole du commissaire européen au Commerce Peter Mandelson.
«Les Etats-Unis s'engagent ainsi à négocier sur la base du texte de Genève et nous encourageons toutes les parties à faire de même», a-t-il ajouté. «Sans un engagement des Etats-Unis, (ce texte) n'avait aucun avenir.»
A Washington, le porte-parole de la représentante américaine au Commerce, Susan Schwab, a souligné que l'offre américaine était soumise à conditions.
«Les Etats-Unis vont ouvrir la voie mais d'autres doivent s'engager», a déclaré le porte-parole, Sean Spicer, rappelant que les Américains attendaient en échange de leurs partenaires une ouverture accrue des marchés dans l'agriculture, l'industrie et les services.
En acceptant le texte sur la table, Washington se rallie aussi à la proposition de baisse des droits de douane agricoles de 52% à 53,5% en moyenne. Les Américains la jugeaient jusqu'à présent insuffisante, alors que Peter Mandelson s'est déjà dit prêt à accepter cet ordre de grandeur.
En faisant une concession dans le domaine agricole, Washington renvoie la balle dans le camp des pays émergents, mis au défi d'accepter les propositions de l'OMC en ce qui concerne les produits industriels, lors de négociations qui reprennent la semaine prochaine.
Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, espère parvenir avant la fin de l'année à un accord sur l'architecture générale du cycle de Doha, avec l'objectif de finaliser les travaux au début de l'an prochain, le plus tôt possible avant l'élection présidentielle américaine de novembre 2008.
Les négociations agricoles ont repris depuis le 3 septembre à Genève et Crawford Falconer prévoit de faire une pause la semaine prochaine, avant de publier une nouvelle mouture de son projet en octobre.
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