Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a indiqué mardi que les avancées dans le cycle de négociations de Doha pourraient permettre d'organiser une réunion ministérielle en mai prochain.
Il a confirmé que les négociations n'avaient pas avancé assez vite pour réunir les ministres en avril, comme cela avait été envisagé en début d'année.
«Si ça doit se produire, ce sera plutôt en mai qu'en avril compte tenu de l'état d'avancement technique de la négociation», a affirmé Pascal Lamy lors d'une conférence de presse organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).
«Je ne prendrai la décision de faire venir les ministres que si j'ai le sentiment qu'il y a des chances raisonnables d'arriver à un accord et il est pour l'instant possible que cela se passe en mai», a-t-il ajouté.
«Il y a déjà sur la table des projets de compromis qui sont extrêmement substantiels et très sophistiqués», a aussi souligné le directeur général de l'OMC. «Il reste à trouver le compromis final», a-t-il poursuivi.
Les 151 pays membres de l'OMC cherchent à conclure d'ici à la fin de l'année le cycle de Doha.
Pascal Lamy a rappelé que la phase finale de la négociation ne serait «passée» que si un accord est trouvé sur les trois sujets «les plus importants»: la réduction des subventions agricoles, des droits de douane agricoles et industriels.
«Nous travaillons sur des projets de compromis sur ces trois sujets. Deux versions (d'accord) ont été proposées depuis l'année dernière, une troisième version devrait être sur la table avant la fin d'avril», a-t-il indiqué.
«Le sentiment commun des membres de l'OMC est que si l'on passe cette étape (d'un accord sur les trois sujets), la conclusion du cycle prendra ensuite de six à huit mois», a-t-il ajouté.
«Sur le plan politique, on est mû par une échéance importante qui est celle des élections américaines», a aussi souligné le directeur général.
«Dans la mesure où l'administration actuelle a, depuis la fin de l'année dernière, ce qui n'était pas le cas auparavant, exprimé une ambition très claire et nette d'avoir un deal avant la fin de l'administration Bush (...), cela donne une certaine impulsion», a-t-il poursuivi.
«Même si la question de savoir ce que fait le Congrès d'un accord passé par l'administration américaine reste ouverte», Pascal Lamy a relevé la «dynamique» américaine.
Selon lui, les pays européens et les pays émergents ont aussi la «volonté de conclure» le cycle. Quant aux pays en développement, «ce qui est sur la table est suffisamment stabilisé pour qu'ils aient un intérêt à un accord», a-t-il estimé.