«Je ne le sens pas». Voilà ce qu'a déclaré Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, au sujet des négociations à l'OMC face à une assemblée de représentants des chambres d'agriculture inquiets, lors de leur session annuelle le 25 juin à Paris.
«Les conditions pour un accord ne sont pas là, ni dans la corbeille agricole (tarifs et soutiens aux exportations), ni dans les autres. Pour nous, le fond est plus important que le calendrier», a tenté de rassurer le ministre. Prochaine réunion sur le sujet des vingt-sept ministres de l'Agriculture, le 21 juillet prochain, sous présidence française.
Concernant le bilan de santé de la Pac, Michel Barnier a affirmé que les négociations «avançaient bien». Selon lui, une vingtaine d'Etats membres sont favorables au maintien de la Pac. Mais en tant que président du Conseil des ministres pour le deuxième semestre de l'année, il a averti: «Je devrai trouver un compromis. C'est le travail que j'ai entrepris en faisant le tour des capitales européennes.»
Le premier Conseil des ministres des 27 sous présidence française se tiendra le 15 juillet. Michel Barnier compte y défendre trois priorités: l'instauration d'un dispositif de gestion des risques au sein du premier pilier, la préservation des bassins de productions fragilisées et le soutien d'une agriculture durable (biologique, protéines végétales...).
Selon lui, les points difficiles de la négociation se cristalliseront sur les mécanismes d'intervention sur les marchés, sur la généralisation du découplage des aides de la production et enfin sur le renforcement du second pilier (développement rural) par une augmentation substantielle de la modulation.