Après deux jours de discussions approfondies à Bruxelles, les quatre principaux acteurs du cycle de Doha à l'OMC (G4: Union européenne, Etats-Unis, Brésil et Inde) ont réaffirmé vendredi leur espoir de conclure d'ici à la fin de l'année des négociations lancées en 2001.
«Nous restons engagés et conservons l'espoir que nos efforts, associés au travail réalisé au niveau multilatéral à Genève, conduiront à une conclusion positive de ce cycle d'ici à la fin de cette année», ont affirmé dans une déclaration commune le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, la représentante américaine pour le commerce Susan Schwab, le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim et celui du Commerce de l'Inde Kamal Nath.
Les discussions au château de Val Duchesse à Bruxelles, qui ont porté sur tous les sujets clefs du cycle, particulièrement l'agriculture, les tarifs industriels et les services, «ont été fructueuses», affirme la déclaration.
Les négociations au sein du G4 se poursuivront dans les prochaines semaines au niveau des hauts fonctionnaires et des ministres, qui se rencontreront à nouveau formellement au mois de juin, ajoute ce bref communiqué.
A la fin d'une réunion volontairement discrète dans un lieu inaccessible à la presse, les quatre principaux acteurs ont eu «un échange de vues» avec le président du groupe de négociation sur l'agriculture à l'OMC, Crawford Falconer, et celui en charge des tarifs non-agricoles (NAMA dans le vocabulaire OMC), Don Stephenson.
Il s'agissait ainsi de manifester la préoccupation des poids lourds de l'OMC de ne pas perdre le contact avec l'ensemble des pays membres, dont l'adhésion à toute nouvelle proposition émanant du G4 sera cruciale pour parvenir à un accord.
L'OMC négocie contre la montre pour éviter l'échec d'un cycle lancé en novembre 2001 dans la capitale du Qatar et qui a été suspendu l'an dernier en raison d'une impasse dans le dossier crucial de l'ouverture des échanges agricoles.
C'est en effet à la fin de juin qu'expire le mandat, ou «Trade Promotion Authority», donné par le Congrès des Etats-Unis au président américain pour négocier des accords commerciaux qui doivent être ensuite ratifiés en bloc. Toute possibilité donnée aux parlementaires américains de tailler en pièce un projet d'accord porterait en effet un coup fatal à la crédibilité du négociateur américain vis-à-vis de ses partenaires.
A Bruxelles, le dossier agricole, où des convergences réelles mais encore insuffisantes ont été enregistrées ces dernières semaines, a encore largement dominé les travaux du G4.
Mais l'UE, selon une source communautaire, a commencé à faire monter la pression sur le volet tarifs industriels afin que le terrain soit préparé au cas où une percée dans la négociation agricole amènerait la négociation «NAMA» sur le devant de la scène.