Les ministres de l'OMC, réunis à New Delhi, doivent discuter des moyens possibles pour mettre un point final l'an prochain au cycle de Doha sur la libéralisation des échanges, après des années de négociations laborieuses.
«Les ministres de l'OMC auront la possibilité de chercher les moyens de conclure le cycle de Doha en 2010», a déclaré à la presse Pascal Lamy. «La réunion peut être le vrai commencement de la fin des discussions», a-t-il ajouté sans plus de détails.
Une trentaine de participants – parmi lesquels les cinq acteurs majeurs de l'OMC (Union européenne, Etats-Unis, Chine, Inde, Brésil) – sont réunis jeudi et vendredi dans la capitale indienne pour des discussions informelles.
Les discussions, sous la présidence du ministre indien du Commerce et de l'Industrie Anand Sharma, s'inscrivent également dans la perspective du sommet des principaux pays avancés et émergents formant le G20 les 24 et 25 septembre 2009 aux Etats-Unis.
Saluant l'initiative de l'Inde – considéré comme un partenaire difficile – d'organiser cette réunion, la commissaire européenne au Commerce, Catherine Ashton, a estimé qu'une «issue juste et satisfaisante des négociations commerciales du cycle de Doha est importante si nous voulons surmonter la crise».
Il s'agit, a-t-elle souligné, de «la première occasion de rencontre d'un large groupe de ministres depuis l'été de 2008», date de la dernière réunion ministérielle pour tenter de trouver un accord, qui s'était soldée par un échec.
Pour préciser la position de l'Union européenne, la ministre suédoise du Commerce, Ewa Björling, a affirmé mercredi devant les eurodéputés de la commission du commerce international que la cycle de Doha est «la première, la deuxième et la troisième priorités», pour a présidence suédoise de l'UE.
Le ministre australien du Commerce, Simon Crean, a pour sa part jugé «faisable» un accord sur les conclusions des négociations de l'Organisation.
Le représentant américain pour le Commerce extérieur, Ron Kirk, avait déclaré la veille que les ministres partagent «tous un même objectif et une même conviction: l'achèvement du cycle de Doha peut être un élément clef susceptible d'aider le monde à se relever de la crise économique actuelle».
Lancées à la fin de 2001, les négociations de Doha sur la libéralisation du commerce international achoppent sur des différends entre pays riches et pays en développement sur les dossiers agricoles et industriels.
Le ministre indien du Commerce, considéré comme plus conciliateur que son prédécesseur Kamal Nath, a indiqué souhaiter obtenir un «engagement à reprendre le dialogue» sur les dossiers de négociation ouverts à Doha.
Pour autant, l'Inde veut «s'assurer que les distortions du passé seront corrigées pour améliorer la vie de millions de pauvres», a-t-il précisé.
Les négociations de Doha «nous demandent beaucoup alors qu'elles ne nous donnent rien en échange», a résumé Yudhvir Singh, porte-parole du Comité indien des groupes paysans, qui représentent 13 Etats.