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L'Inde campe sur ses positions, bloquant un accord à Bali

Publié le jeudi 05 décembre 2013 - 18h29

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L'Inde a campé jeudi sur ses positions, rejetant toujours un compromis qui pourrait permettre un accord, même a minima, à la ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce à Bali, et ainsi sauver une OMC menacée d'obsolescence.

 

« Nous ne céderons jamais », a averti le ministre indien du Commerce, Anand Sharma, à moins de 24 heures de la clôture de la réunion des 159 Etats membres de l'OMC à Bali.

 

La veille, le tonitruant ministre avait sèchement rejeté un compromis sur la demande de son pays d'abolir le plafond imposé par l'OMC aux subventions agricoles, dans le cas où ces dernières serviraient à la mise en œuvre de programmes alimentaires.

 

« Le droit à la sécurité alimentaire est non-négociable. Les Nations unies le reconnaissent », a-t-il souligné, qualifiant de « défectueux » l'accord signé lors de la création de l'OMC en 1995 et qui plafonne les subventions agricoles, même quand elles sont destinées à aider à nourrir les plus pauvres.

 

« L'Inde parle au nom de la vaste majorité des populations des pays en développement et des pays pauvres. L'Inde n'est pas seule », a souligné le ministre, s'efforçant de ne pas faire paraître son pays comme celui qui pourrait faire capoter un accord à la ministérielle sur l'île indonésienne, ce qui menacerait le devenir même de l'OMC.

 

« Si l'Inde dit non à un accord, l'Inde prend une responsabilité majeure aux yeux du monde. Je ne la stigmatise pas mais quand on est une grande puissance, on prend ses responsabilités », a averti la ministre française au Commerce extérieur, Nicole Bricq, dans un entretien à l'AFP.

 

« L'Inde ne pourra pas dire que ce sont les riches contre les pauvres, que c'est le Nord contre le Sud, car l'UE n'est pas le moteur dans cette affaire. La facilitation des échanges, ça profite à tout le monde et particulièrement aux plus vulnérables », a-t-elle ajouté.

 

New Delhi, à la tête des 46 pays en développement du G33, veut offrir à prix artificiellement bas des denrées alimentaires de base à près de 800 millions de pauvres. Mais les apparences humanitaires pourraient cacher des visées électorales, selon les critiques, qui soulignent qu'approchent des élections nationales en Inde.

 

Les Etats-Unis, fervents opposants, ont proposé un compromis qui consisterait à offrir une « clause de paix » de quatre ans, selon laquelle aucune sanction ne serait recherchée contre les pays qui dépassent le plafond de subventions pour un programme de sécurité alimentaire.

 

Mais M. Sharma a mercredi sèchement rejeté ce compromis, disant préférer qu'une telle exemption soit en vigueur « jusqu'à ce qu'une solution permanente négociée soit convenue » et non pour quatre ans seulement.

 

La position indienne bloque un accord sur le « paquet de Bali » qui doit être adopté à l'unanimité. Cet ensemble de mesures a minima, surnommé un « Doha light », est présenté comme un moyen de relancer les négociations sur l'ouverture du commerce mondial, paralysées depuis leur lancement en 2001 à Doha, capitale du Qatar.

 

Un intense ballet diplomatique se poursuivait ainsi pour tenter de rallier l'Inde.

 

« Il y a eu une évolution de la position indienne », a indiqué le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, dans une interview à l'AFP.

 

« Mais il est difficile de dire ce que cela peut signifier », a-t-il ajouté. « Il est difficile de négocier avec quelqu'un qui ne dit pas réellement ce qu'il veut. »

 

Le commissaire a écarté une prolongation de la ministérielle. « La réunion se terminera vendredi après-midi, qu'il y ait un accord ou pas. Mais je reste positif. Je reste confiant », a-t-il déclaré.

 

Un accord est suspendu à la possibilité que Washington accepte de faire un nouveau pas en avant. Mais les observateurs soulignent que les Etats-Unis ont déjà beaucoup lâché : ce sont eux qui ont proposé la « clause de paix » rejetée par l'Inde.

 

Le président de la réunion, le ministre indonésien Gita Wirjawan, a dit partager un « optimisme prudent », soulignant qu'un accord ne relevait « pas d'une mission impossible ».

 

« Les Etats-Unis comprennent la position de l'Inde mais ils veulent savoir comment cela peut être formulé » dans un accord, a-t-il expliqué, évoquant la possibilité qu'une formulation magique puisse être trouvée pour satisfaire toutes les parties.

 


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