La réunion des quatre principaux partenaires à l'OMC (G4: Brésil, Inde, Etats-Unis, Union européenne), a échoué jeudi à Postdam (Allemagne).
L'Inde et le Brésil ont décidé de se retirer de ces discussions qui devaient initialement s'achever samedi, a annoncé le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim. «Il était inutile de poursuivre les négociations compte tenu de ce qui est sur la table», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en compagnie du ministre indien du Commerce, Kamal Nath.
Le ministre brésilien a précisé que l'agriculture, principale pomme de discorde du cycle de Doha, avait été à l'origine de l'échec de la rencontre à Potsdam.
L'Union européenne ne peut négocier avec ses partenaires de l'OMC «avec presque rien en retour», a quant à lui déclaré le commissaire européen au commerce, Peter Mandelson.
Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a estimé que cet échec ne signifie pas la fin des négociations de Doha.
«La convergence entre ces Etats membres aurait été utile pour ouvrir la voie vers une convergence multilatérale, mais utile ne veut pas dire indispensable», a-t-il commenté dans un communiqué.
Les négociations impliquent les 150 membres de l'OMC et pas seulement les membres du G4, a-t-il fait valoir.
«Le processus de négociation est dirigé par les présidents des groupes de travail, qui ont la responsabilité de proposer des textes de compromis», a poursuivi Pascal Lamy.
«J'appelle maintenant les membres du G4 à contribuer au processus de négociation sur le plan multilatéral, qui se poursuit dès aujourd'hui à Genève», a-t-il conclu.
Le président américain George W. Bush est «déçu» de l'échec des négociations de Potsdam causé selon lui par le Brésil et l'Inde, mais reste déterminé à mener à bien le «cycle de Doha», a dit jeudi la Maison Blanche .
«De grandes économies comme le Brésil et l'Inde ne devraient pas s'opposer au progrès de pays plus petits, pauvres et en développement, mais c'est ce qui semble s'être produit cette semaine en Allemagne», a-t-il dit.