«Aujourd'hui sur fond ''d'émeutes de la faim'', Pascal Lamy, directeur général de l'OMC, s'arroge le rôle de donneur de leçons, en appelant ''à recentrer l'attention sur l'agriculture''», s'est étonnée la Fédération nationale bovine (FNB), mardi dans un communiqué.
«M. Lamy, il est plutôt temps de revenir à la raison dans les objectifs de négociations de l'OMC. Au lieu d'en activer les feux, tel un pompier pyromane, il est temps de reconnaître que la croissance ne dépend pas de la signature de cet accord, et surtout que la stabilité mondiale économique et politique exige une autre vision», poursuit l'organisation syndicale.
«Il faut reconnaître le droit à l'indépendance alimentaire des pays, ce qui nécessite en premier lieu le maintien de droits de douane régulateurs des importations», affirme-t-elle.
La FNB s'inquiète également de la logique libérale sur laquelle s'appuie la Commission européenne pour réformer la Pac, qui risque de conduire l'Europe à des «dommages considérables».
Cette logique «va ainsi aboutir sous peu à la disparition irréversible d'une large part de la production de viande bovine en crise et à un retournement massif des prairies en cultures», selon le syndicat.
«Les Etats ne peuvent faire l'impasse sur les politiques agricoles publiques», affirme-t-il. En soutenant les agriculteurs, il s'agit pour les gouvernements «de veiller à la régulation de l'approvisionnement alimentaire des populations, au respect de garanties sanitaires et de qualité, à l'équilibre économique des territoires ruraux».
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