Les pays africains producteurs de coton étaient mécontents dimanche d'une rencontre avec la représentante américaine pour le commerce Susan Schwab, estimant qu'«il n'y a toujours rien de concret» sur une baisse des subventions des Etats-Unis au secteur cotonnier.
«Nous ne pouvons pas dire que nous sommes satisfaits. Il n'y a rien de concret», a déclaré un négociateur africain.
Les ministres du Commerce du «C-4», groupe qui rassemble les quatre principaux pays producteurs d'Afrique de l'Ouest (Mali, Bénin, Burkina Faso et Tchad) ont rencontré dimanche après-midi Mme Schwab, dans le cadre des négociations en cours à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Ils attendaient ce rendez-vous depuis le début de la réunion de Genève, il y a sept jours. Or, selon cette source, «il n'y a pas eu d'avancées».
«Les Etats-Unis nous ont promis qu'ils allaient faire davantage dans le coton que dans le reste de l'agriculture, mais ils ne veulent rien annoncer maintenant», a dit le négociateur. «Il n'y a même pas eu de signaux à ce stade sur les chiffres qu'ils pourraient proposer».
Le C-4 se bat depuis 2003 pour que les négociations du cycle de Doha, menées à l'OMC, portent un intérêt particulier à la filière coton.
Le groupe demande que les Etats industrialisés, essentiellement les Etats-Unis, abaissent leurs subventions, qui plombent selon eux les cours mondiaux et pénalisent les pays pauvres. Ils réclament une baisse de 82,2% des subventions américaines.
Mais, cherchant à aborder le problème par un autre biais, Mme Schwab «veut maintenant lier le sujet avec celui d'un abaissement des droits de douane pour le marché chinois», a indiqué le négociateur.
Une porte-parole de Susan Schwab a indiqué que les Etats-Unis et les pays du C-4 «avaient discuté de la manière de créer plus de débouchés pour les exportations des producteurs africains, à travers une baisse barrières douanières».
Or, a martelé le négociateur, les producteurs africains «n'ont pas de problème d'accès aux marchés». «Ce que nous voulons, c'est qu'ils nous débarrassent du fardeau des subventions».