Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, qui se rendra au sommet du G8, du 8 au 10 juillet en Italie, a appelé, mardi, les pays industrialisés à «pousser contre le protectionnisme, qui est là».
Le pire de la crise économique en matière sociale et politique est «toujours à venir», a-t-il averti , lors d'une conférence de presse à Genève.
Les répercussions de la crise serviront également de test de résistance à l'OMC en tant qu'institution capable de contenir le protectionnisme, a-t-il ajouté.
«Si vous voulez vraiment maintenir les échanges commerciaux ouverts, vous devez comprendre (...) que le meilleur moyen est de continuer à ouvrir les échanges commerciaux», d'où «l'urgence» de conclure le cycle de Doha pour la libéralisation des échanges, a-t-il poursuivi, à la veille du sommet des pays du G8.
L'OMC a récemment dénoncé de nouveaux dérapages protectionnistes parmi ses 153 pays membres et revu à la baisse des prévisions de 2009 pour le commerce mondial, qui devrait plonger de 10%.
«L'impact du ralentissement des échanges commerciaux sera plus dur pour les pays en développement», a par ailleurs averti Pascal Lamy. L'organisation s'attend ainsi à ce que les flux commerciaux des pays en développement se contractent cette année de 7%, contre 2% à 3% initialement prévus.
L'aide au commerce «est devenue aujourd'hui essentielle» pour ces pays, a souligné le directeur général, qui a également prôné une relance «la plus rapide que possible» du cycle de Doha.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi avait exprimé lundi l'espoir que ces négociations sur la libéralisation du commerce mondial puissent s'achever d'ici à la fin de 2010 avec l'aide de la Chine, au cours d'une conférence de presse à Rome.
«En ce qui concerne la reprise des négociations de Doha, je pense qu'il serait utile pour tout le monde de les achever d'ici à 2010», a-t-il dit à l'issue d'une rencontre avec le président chinois, Hu Jintao.