Un rapport publié lundi 24 janvier par le gouvernement britannique donne des pistes pour nourrir la planète en 2050. Entre autres : changer nos habitudes alimentaires, en finir avec le gaspillage des ressources et le gâchis de nourriture, et ne pas se priver des technologies nouvelles comme les OGM.
La population globale devrait atteindre 8 milliards d'individus en 2030 et 9 milliards en 2050, un défi gigantesque alors que l'humanité ne parvient déjà pas à nourrir les 7 milliards existants, rappelle le rapport. 925 millions de personnes ne mangent pas aujourd'hui à leur faim.
Il n'y a pas de recette miracle, souligne le rapport, qui a fait appel à 400 contributeurs dans 235 pays. Il préconise « un changement draconien du système alimentaire » en tenant compte de toutes les contraintes, comme le changement climatique et la raréfaction des ressources (eau, énergie).
Les nouvelles technologies telles que les organismes génétiquement modifiés (OGM) ne « doivent pas être exclues a priori », mais leur introduction doit être soumise à une étude rigoureuse de leur impact sur la santé et l'environnement. En outre, les OGM « peuvent changer la relation entre les intérêts commerciaux et les producteurs », reconnaissent les auteurs.
« Le système actuel vit au-dessus de ses moyens », soulignent les auteurs : il consomme les ressources naturelles à un rythme supérieur à leur renouvellement, comme le montre l'épuisement des stocks de poissons.
Un des principaux défis sera donc de produire plus de nourriture « sans disposer de beaucoup plus de terres » et en tenant compte de l'épuisement des ressources en eau, des contraintes en énergie, et des effets du changement climatique.
La consommation de viande, coûteuse en terre et en céréales pour les animaux, devrait être limitée. « Difficile mais pas impossible », estiment les auteurs, qui font valoir les bénéfices pour la santé dans les pays riches.
Quelque 30 % de la nourriture est perdue (stockage déficient, transport) ou jetée, note le rapport, qui souligne qu'en réduisant de seulement la moitié ce gaspillage, on pourrait réduire le besoin de nourriture à l'horizon de 2050 de l'équivalent du quart de la production annuelle aujourd'hui.