La firme américaine Monsanto menace de poursuivre en justice l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), à laquelle elle reproche d'avoir publié les données utilisées pour rendre un avis favorable à l'autorisation de commercialisation de son maïs OGM NK 603, ont indiqué le 8 mars 2013 plusieurs sources européennes. « Nous comprenons qu'il puisse y avoir une opposition à notre initiative de la part de Monsanto », a reconnu l'Efsa.
Selon des informations obtenues par l'AFP, Monsanto a adressé un courrier à l'Efsa pour l'informer de son intention de porter l'affaire devant les tribunaux.
L'eurodéputée libérale française Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Ecologie, a dénoncé la volonté de Monsanto de « maintenir l'omerta sur les données brutes des OGM ». « Cette transparence sur les données brutes est non seulement légitime, mais également tout à fait légale, puisque (une loi européenne) exclut de la confidentialité les études touchant à l'impact sur la santé et l'environnement des OGM », a-t-elle souligné. « Cette volonté de transparence de la part de l'Efsa va dans la bonne direction et j'encourage l'Efsa et l'Europe à exiger la mise à disposition du public de toutes les données et les études permettant la mise sur le marché des OGM », a insisté Corinne Lepage.
La directrice générale de l'Efsa, Catherine Geslain-Lanéelle, avait décidé, le 14 janvier, la mise en ligne de toutes les données utilisées par l'Efsa pour donner son avis favorable à l'autorisation de commercialisation du maïs OGM NK 603 dénoncée par le chercheur français Gilles-Eric Séralini. « Grâce à ce programme, l'Efsa aidera les scientifiques issus de différents domaines d'expertise à développer la recherche de manière à enrichir, en fin de compte, le corpus de documentation scientifique et offrir ainsi de nouvelles perspectives précieuses pouvant être intégrées dans l'évaluation des risques », a-t-elle ajouté.
« Cela renforcera encore les conclusions des évaluations destinées à protéger la santé publique et permettra aussi de consolider la confiance à l'égard des travaux de l'Autorité », a-t-elle estimé.