Les partisans des plantes génétiquement modifiées (PGM), réunis au sein de la jeune Association française des biotechnologies végétales (AFBV), espèrent bien voir ces technologies retenues parmi les bénéficiaires du futur grand emprunt national.
Dans un communiqué, ils appellent la commission de réflexion sur le grand emprunt, présidée par les anciens Premiers ministres Alain Juppé et Michel Rocard, à «inscrire les biotechnologies vertes dans ses priorités».
Il est temps, selon l'AFBV, que «la France reprenne l'initiative en faveur du développement des biotechnologies vertes», dont la création de PGM, «pour permettre à une agriculture durable de se développer». Et ce alors que ces recherches font actuellement l'objet «d'investissements massifs dans la plupart des grands pays agricoles».
Déjà le 14 octobre 2009, l'association avait déposé un message dans ce sens sur le site Parlonsagriculture.com , dans le cadre de la consultation nationale en vue du «Grand débat sur l’avenir de notre agriculture».
«La France a peu de temps pour rattraper les grands pays qui profitent déjà largement de ces technologies agricoles innovantes», regrettait l'association.
«Depuis treize ans et contrairement aux autres grands pays agricoles, notre pays rejette les PGM [...]», déplorait l'AFBV, qui reproche à la France de «sacrifier» l’innovation agricole.
«Ce choix est une erreur stratégique pour l’agriculture française qui est privée d’un outil exceptionnel pour développer une agriculture durable, "économiquement viable, socialement responsable et écologiquement saine"», insistait l'association.
«Même si les progrès majeurs sont devant nous, renchérissait l'AFBV, les PGM actuelles n’ont provoqué aucun problème sanitaire ou environnemental scientifiquement prouvé et elles ont largement montré leur intérêt sur le plan économique [...], social [...] et environnemental [...].»
«Quant aux PGM du futur en cours de développement dans les laboratoires et les champs d’essais publics ou privés, projettait l'association sur le site consultatif du ministère, elles ouvrent des perspectives nouvelles à l’agriculture, que ce soit dans les domaines agronomique […], industriel […] ou sanitaire […].»
L’AFBV, association créée en juin 2009 à l'initiative de 70 membres fondateurs, parmi lesquels des dirigeants des filières céréalières et oléoprotéagineuses, regroupe des personnes de divers horizons (monde scientifique, enseignement, agriculture, industrie, santé, société civile). Elle est présidée par le professeur Marc Fellous, spécialiste de la génétique humaine et ancien président de la Commission du génie biomoléculaire (CGB), organe consultatif sur la dissémination des OGM, dissoute en 2007.
Parrainée par Axel Kahn, président de l'université Paris-Descartes, et Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie, elle associe également le géophysicien Claude Allègre et un administrateur de la coopérative de semenciers Limagrain, Philippe Aymard.
Le gouvernement doit lancer un grand emprunt en 2010 afin de relancer l'économie française à long terme.