Près d'un centaine de « faucheurs volontaires » ont occupé jeudi matin les locaux de Limagrain à Chappes (Puy-de-Dôme), pour dénoncer la recherche sur le blé transgénique.
Vers 8 heures, des manifestants du collectif des faucheurs volontaires d'OGM, venus de toute la France, ont investi « dans le calme » le centre de recherche sur les grandes cultures de Limagrain, tandis que des salariés du semencier étaient bloqués à l'extérieur du bâtiment. Des gendarmes et une centaine d'agriculteurs de la FNSEA étaient également sur place. Limagrain, dans un communiqué, condamne « très fermement cette action illégale ».
« Nous n'avons rien cassé. On est venu faire une inspection citoyenne. En France, on n'a pas Monsanto mais on a Limagrain, qui continue de travailler sur les OGM de manière détournée », a déclaré à l'AFP Emma, une faucheuse volontaire qui souhaite rester anonyme.
« Dans une volonté d'ouverture et de dialogue, précise la coopérative, deux dirigeants de Limagrain se sont entretenus sur place avec une délégation de manifestants afin de répondre aux questions et de rappeler qu'en France, la recherche sur les OGM est autorisée et que Limagrain se conforme strictement aux règles en vigueur en toute transparence. »
A l'issue de cet échange et après 4 heures de présence sur le site, les faucheurs ont quitté le centre de recherche. « Une quinzaine de voitures de faucheurs volontaires ont par ailleurs été vandalisées, les pneus crevés et les carrosseries rayées », selon le collectif. « Ils ne condamnent, ni ne défendent les OGM mais expliquent qu'ils ne peuvent pas se permettre de passer à côté de la technologie de la transgénèse dans la mouvance mondiale actuelle », ont relaté les faucheurs volontaires.
« Assurer notre compétitivité »
« En tant que groupe coopératif agricole international, Limagrain se doit d'être respectueux des lois et règlements des pays dans lesquels nous développons une activité tout en assurant notre compétitivité par rapport à nos concurrents, a réaffirmé Jean-Yves Foucault, président de Limagrain. Dans ce cadre, partout où la production de plantes génétiquement modifiées est interdite, nous n'en produisons pas. De même, partout où cela est autorisé, nous en produisons et en commercialisons, convaincus que les OGM sont une des solutions existantes permettant aux agriculteurs de mieux répondre aux grands enjeux agricoles : produire plus avec moins de ressources dans un contexte de changement climatique. Pour Limagrain, la coexistence de toutes les agricultures, qu'elles soient conventionnelles, génétiquement modifiées ou biologiques, peut et doit être respectée. »
La coopérative Limagrain est le quatrième semencier du monde avec sa branche Vilmorin, derrière les américains Monsanto et Dupont Pioneer, et le suisse Syngenta.
Usages des OGM
vendredi 07 novembre 2014 - 14h26
Mon pharmacien offrait des sacs biodégradables, à base d'amidon de maïs, garanti "non OGM". Je lui ai demandé s'il pouvait garantir également des médicaments "non OGM". Bien sûr, c'est impossible. beaucoup de molécules utilisées proviennent de génie génétique (l'insuline par exemple). C'est étrange que personne ne réclame un "moratoire" sur ces OGM...