La Commission européenne devrait présenter une demande d'autorisation de culture pour deux nouveaux maïs OGM dans les prochaines semaines. Si, comme à l'accoutumée, aucune position commune, pour ou contre ces OGM, n'émerge du Conseil des ministres, c'est à la Commission qu'il reviendra de trancher.
Désormais débarrassée de toute opposition interne, à la suite du départ du commissaire à l'Environnement Stavros Dimas qui était opposé aux OGM, le président de la Commission européenne, Manuel José Barroso, devrait avoir le champ libre pour accepter de nouvelles autorisations. « Sur les OGM, c'est Barroso qui donne la ligne et il n'est pas question de s'y opposer », a déclaré un commissaire après le feu vert accordé mardi par Bruxelles à la pomme de terre OGM Amflora.
Le commissaire à la Santé John Dalli, officiellement responsable du dossier, devrait prochainement avoir à traiter des demandes d'autorisation de culture pour deux nouveaux maïs OGM. Il s'agit du BT 11 présenté par le groupe suisse Syngenta et du BT 1507 de l'américain Pioneer, qui constituent des rivaux du Mon 810 de Monsanto, jusqu'à présent le seul cultivé dans l'Union européenne.
Le Mon 810 attend, pour sa part, le renouvellement de son autorisation. Bien qu'il ait déjà obtenu un avis favorable de l'Efsa (Autorité européenne de sécurité sanitaire des aliments), « cela ne se fera pas dans l'immédiat », selon le porte-parole de John Dalli.
Les demandes d'autorisation de culture concernant le BT 11 et le BT 1507 seront soumises aux ministres au « moment approprié », sachant que les prochaines réunions des ministres européens de l'Agriculture sont prévues les 29 mars et 19 avril 2010.
Entre-temps, les experts européens auront à statuer le 9 mars 2010 sur la commercialisation de plusieurs hybrides de maïs OGM. Ils auront également à se prononcer sur l'autorisation de culture du maïs NK 603 de Monsanto, déjà autorisé à l'importation.
« Les dernières réunions ont montré que de plus en plus de pays sont favorables aux OGM », assure la Commission. De fait, mardi, seuls trois Etats (Italie, Autriche et Belgique) ont clairement exprimé leur opposition à la mise en culture de la pomme de terre Amflora. La France, pour sa part, attend l'avis du Haut-Conseil des biotechnologies pour se prononcer.