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La surproduction annoncée pour 2013 inquiète la filière

Publié le jeudi 18 avril 2013 - 18h17

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« Après une année 2012 euphorique en ce qui concerne les prix, nous abordons 2013 sous pression », a déclaré Francis Damay, administrateur au Comité national pour la promotion de l'œuf (CNPO), le jeudi 18 avril 2013 lors d'une conférence de presse à Paris.

 

La France reste le premier producteur d'œufs en Europe, mais la filière fait face à de nouveaux obstacles. En 2012, près d'un milliard d'euros a été investi par les éleveurs afin de répondre aux nouvelles normes européennes de bien-être animal. Le temps des travaux, la production d'œufs a nettement chuté, tirant l'offre vers le bas, et les tarifs vers le haut. Aujourd'hui, les exploitations redémarrent, et la surproduction touche déjà la filière. « Avant, s'il y avait trop d'œufs sur le marché, il était encore possible de réguler la mise en place de poules dans les ateliers amortis, explique Ludovic Duriez, directeur général de « L'Œuf de nos Villages » et membre de la commission de la communication du CNPO. Aujourd'hui, tous les éleveurs sont pris à la gorge par leurs investissements. Pour rembourser, ils ont besoin de remplir les bâtiments. »

 

La distorsion de concurrence n'arrange rien. Le CNPO dénonce les délais d'application de la réglementation européenne obtenue par certains pays comme l'Espagne, l'Italie et la Pologne. La date butoir était pourtant fixée au 31 décembre 2012. « Si l'on prend comme base 100 le coût de production d'un œuf selon les règles européennes de 2003, le surcoût des normes de bien-être animal de 2012 sont 7 points au-dessus, et l'élevage en plein air atteint 137. » La filière a alerté le ministère de l'Agriculture sur sa situation, et souhaite que les échanges intracommunautaires soient plus sévèrement contrôlés.

 

Enfin, la production d'œufs souffre de la hausse du prix des matières premières. « Le coût alimentaire a augmenté de 9 %, explique Francis Damay. Or, il représente 60 % du coût de production d'un œuf. » Une partie des augmentations a été prise en compte dans le prix de vente. Ce dernier est en hausse de 5 %. « Ça ne suffit pas », estime Ludovic Duriez.

 

Hélène Chaligne


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