La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement de l’ONU (nourrir neuf milliards de personne en 2050 et éradiquer l'extrême pauvreté) ne sera possible « que si les piliers environnementaux et sociaux du développement durable sont traités sur un pied d’égalité avec le pilier économique », souligne un rapport du PNUE, le Programme des Nations unies pour l'environnement, publié lundi 21 février.
Ainsi, dans l'espoir d'éradiquer la pauvreté, les moteurs d'un développement durable digne de ce nom, « des forêts à l’eau douce », doivent peser au moins aussi lourd que le développement et la planification économique, martèle le PNUE.
Le rapport « Vers une économie verte » préconise de réaffecter les investissements publics et privés « pour développer ou renforcer le capital naturel, comme les forêts, l’eau, les sols et les stocks de pêche, qui sont particulièrement importants pour les populations rurales pauvres ».
Pour y parvenir, il faudrait « investir 2 % du PIB mondial dans le verdissement de dix secteurs cruciaux de l’économie afin de réorienter le développement et de canaliser les flux de capitaux publics et privés vers l’utilisation rationnelle des ressources et la réduction des émissions de carbone ».
Parmi les dix secteurs retenus, le rapport du PNUE vise notamment l'agriculture, l'énergie et la foresterie.
Concernant l'agriculture, l'objectif d'un investissement annuel de 108 milliards de dollars par an viserait à augmenter (et maintenir) les niveaux de nutrition à 2.800-3.000 kcal par personne d’ici à 2030.
« La sécurité alimentaire est un problème dont la nature est loin d’être comprise par tous et il n’existe à notre connaissance aucune solution fondée sur la collaboration internationale visant à trouver les moyens de nourrir 9 milliards de personnes d’ici à 2050 », constate le rapport.
« Les idées nouvelles sont par nature dérangeantes mais beaucoup moins qu’un monde frappé par la pénurie d’eau potable et de terres productives sur une toile de fond de changement climatique, d’événements météorologiques extrêmes et de raréfaction des ressources naturelles », prévient-il.