La production française d'aliments composés pour animaux s'est établie à 1,58 million de tonnes en août 2015, en hausse de 0,7 % sur un an, indiquent les syndicats professionnels (1) dans une note de conjoncture diffusée le 27 octobre 2015.
En août 2015, la production globale d'aliments composés enregistre une hausse de 0,7 %, ce mois comptant un jour ouvré de plus qu'août 2014. Cette progression a été permise par celle des aliments pour volailles dans leur ensemble (+1,5 %), grâce principalement aux aliments pour poulets de chair (+5,6 %) et pondeuses (+1,7 %), tandis que les aliments pour dindes et palmipèdes ont reculé respectivement de 4,2 % et de 2,8 %. En ruminants, si les aliments pour vaches laitières restent en recul de 2,9 %, on note une reprise de la demande en bovins à viande (+7,8 %), en ovins (+14,3 %) et en mash (+18,1 %). Les aliments pour porcs subissent un nouveau recul de 2,9 %, plus marqué que lors des mois précédents.
Sur les huit premiers mois de l'année 2015, le recul de l'activité globale est désormais de 0,7 %, soit identique à celui observé sur les huit premiers mois de 2014. On observe cependant un renversement de tendance net en bovins, avec une baisse de près de 4,8 % sur les huit mois de 2015 contre une progression de près de 3 % sur les huit mois de 2014. En porc, le recul d'activité s'est atténué de 3,7 % à 1,7 %. En volaille, par contre, on est passé globalement d'une baisse de 1,5 % en 2014 à une progression de 1,8 % en 2015, grâce principalement à la reprise de 4,4 % en poulets de chair, que ce soit pour les productions à label (+3,9 %) ou standard et CCP (+4,7 %). Les aliments pour poules pondeuses (+1,2 %) ont également contribué à cette hausse d'activité, tandis que les autres productions restent en retrait, notamment les aliments pour dindes (-1,6 %).
« La situation pourrait rapidement se détériorer »
« Les fabricants d'aliment sont directement affectés par la crise aiguë que traverse l'élevage », soulignent par ailleurs les syndicats professionnels. « La situation des trésoreries des éleveurs s'est en effet dégradée ces derniers mois dans des proportions inquiétantes, et les fabricants d'aliment continuent de constater des retards très importants dans les délais de paiement. Soucieux de préserver la capacité des filières de productions animales françaises à surmonter cette crise, le Snia et Coop de France nutrition animale ont alerté les pouvoirs publics à plusieurs reprises. Les annonces du gouvernement pour répondre à l'urgence doivent être maintenant effectives. »
« Il est donc urgent de mettre en œuvre les dispositifs de soutien aux trésoreries des élevages, en mobilisant notamment la Banque publique d'investissement et le fonds de garantie de 500 millions d'euros annoncé cet été. Les fabricants d'aliment s'impliquent dans les régions, notamment au sein des cellules d'urgence, aux côtés de partenaires bancaires et des pouvoirs publics, pour accompagner les élevages les plus en difficulté. Les mesures d'application de ces mesures doivent donc être mises à la disposition des opérateurs dans les plus brefs délais car la situation pourrait rapidement se détériorer encore. »
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(1) Snia et Coop de France nutrition animale.