Dans une lettre à Bernard Lannes, président de la Coordination rurale (CR), Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne (CP), lui indique que son syndicat ne s'associera pas « à une réflexion avec votre syndicat et la FNSEA sur l'opportunité d'éventuels "rassemblements unitaires" » sur le dossier des nitrates.
Le président de la CR avait en effet appelé à surmonter les clivages syndicaux pour « faire bloc commun » sur le dossier des nitrates et se mobiliser ensemble le 5 novembre 2014. Une rencontre est d'ailleurs prévue sur le sujet lundi prochain avec la FNSEA.
Pour expliquer son refus, le porte-parole de la Confédération paysanne indique que « c'est bien parce que nous ne sommes pas d'accord sur les raisons profondes des grandes difficultés que vivent le monde paysan et ses travailleur(/euse)s, que nous ne nous associerons pas à une réflexion avec votre syndicat et la FNSEA sur l'opportunité d'éventuels "rassemblements unitaires" ».
« Ces "rassemblements unitaires" supposeraient une unité de nos syndicats sur des éléments politiques clés, ce qui n'est pas le cas. En outre, les dernières actions de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne à Agen ou à Sainte-Livrade-sur-Lot et de la FDSEA du Finistère à Morlaix, ne garantissent pas non plus une "unité" sur la forme que pourraient prendre ces rassemblements », explique Laurent Pinatel.
Le reste de la lettre détaille la position de la Confédération paysanne sur le dossier des nitrates. Reconnaissant les « sérieuses difficultés » que pose la mise en œuvre des cinquièmes programmes d'action nitrates, la Confédération paysanne se distingue de la CR en ce qu'elle reconnaît clairement « l'impact de l'agriculture sur la qualité de l'eau » et estime nécessaire un changement de pratiques. Elle tacle au passage le syndicat majoritaire, évoquant « 20 ans de mauvaise foi de la part de ceux qui sont en réalité des pompiers-pyromanes en matière de qualité de l'eau ».