Nicolas Sarkozy, président de la République, a indiqué samedi, dans son discours d’inauguration du Salon international de l’agriculture (SIA), que la France entendait aller au-delà du bilan de santé de la Pac, et discuter sans attendre d’une véritable «refondation» de la politique agricole commune.
«Je propose que dès le 1er juillet de cette année deux exercices de nature différente, mais profondément complémentaires, soient conduits par la présidence française» de l’Union européenne. Le premier exercice sera le bilan de santé de la Pac, le second portera sur «les objectifs de la Pac refondée». «Je suis convaincu que la Pac doit être rénovée, refondée», a expliqué le chef de l’Etat, précisant qu’«il faut discuter tout de suite de façon offensive.»
Le président de la République assigne ainsi quatre objectifs à la Pac d’après-2013: la sécurité alimentaire, la participation aux équilibres alimentaires mondiaux, la lutte contre les changements climatiques et l’amélioration de l’environnement, l’équilibre des territoires.
Nicolas Sarkozy a ainsi expliqué qu’il souhaite «une gestion de marchés responsabilisant davantage les agriculteurs et les filières», «une préférence communautaire renouvelée» et des instruments permettant le maintien de l’activité de production dans les territoires fragiles.
La France «engagera une véritable discussion avec chacun de nos partenaires européens avec le double objectif d’une meilleure gestion des risques climatiques, sanitaires et économiques et du maintien de l’activité de production dans les territoires fragiles», a précisé le président.
Par ailleurs, au sujet du niveau des prix de certains produits et des relations avec la grande distribution, le chef de l’Etat a demandé aux agriculteurs de «restructurer certaines filières dont il faut bien dire que la pagaille qui y règne est responsable des faibles prix qu’ils obtiennent».
Enfin, concernant les négociations à l’OMC, Nicolas Sarkozy a expliqué que le gouvernement «s’opposera fermement à tout accord qui sacrifierait les intérêts de l’agriculture française et européenne», regrettant que «l’Europe accepte des concessions toujours plus importantes sans aucun retour». «On ne peut plus continuer à imposer à nos entreprises agricoles un dumping environnemental, un dumping social, un dumping fiscal, un dumping monétaire, dont l’ampleur croît chaque jour, bien au-delà des débats feutrés de Genève», a-t-il précisé.