A la veille de l'ouverture du SIA (Salon international de l'agriculture), Guillaume Roué, président d'Inaporc, a de nouveau insisté sur l'intérêt pour la filière de s'organiser face aux mutations en cours.
«Nous avons besoin d'actions collectives, a-t-il assuré. Le dialogue interprofessionnel est délicat (ndlr: en ce moment) car la conjoncture est difficile.» Il y a bien sûr le différend avec Cooperl et Arca, deux groupements de producteurs qui refusent de verser la cotisation interprofessionnelle de leurs adhérents. Il y a aussi les tensions entre la production et l'aval de la filière, à cause du prix du porc qui ne décolle pas en France. Mais selon Guillaume Roué, abatteurs, salaisonniers et grandes surfaces commencent à comprendre le risque que représenterait pour eux la disparition d'une partie importante de la production en France.
«Nous avons de gros chantiers devant nous, a-t-il poursuivi. Face à la concentration des services de l'Etat, nous avons intérêt à nous organiser pour gérer des dossiers comme celui de l'équarissage, par exemple.»
Inaporc réfléchit aussi à la mise en place d'un système d'assurance sanitaire. Il y a également la réforme de la Pac qui pourrait être une occasion de mettre en place un fonds pour tamponner les effets des crises économiques avec l'argent de la modulation.
«Nous avons intérêt à y aller groupés, a conclu Guillaume Roué. Mais le plus important c'est la conjoncture avec les éleveurs qui subissent une double crise.» Rendez-vous est donné dans un mois au ministère pour réévoquer la crise et notamment les distorsions de concurrence avec les autres bassins de production.
D'ici là, l'institut du porc aura réalisé une étude pour recaler les prix de fond de rayon et de promotion dans les grandes surfaces.