Après avoir constaté de nombreuses disparitions et mortalités d'abeilles dans des ruches à la sortie de l'hiver, l'Adara (Association pour le développement de l'apiculture dans le Rhône-Alpes) a réalisé des prélèvements afin de déterminer la cause de ces anomalies.
Tous les ruchers affectés ont pour point commun d'avoir passé l'été près de zones de culture de noyers, tournesol et de maïs, précise l'association. Des apiculteurs ont donc fait appel à l'Adara pour pratiquer des prélèvements de cire, miel, pollen et cadavres d'abeilles afin de les analyser et tenter de comprendre les raisons de ces lourdes pertes.
Bien que l'Adara ne dispose pas encore des résultats de ces analyses, « de nombreux précédents ont établi un lien entre les intoxications et les traitements phytosanitaires qui ont été réalisés sur des zones de pollinisation ou à proximité », estime l'association.
Elle appelle donc « les agriculteurs à renforcer leur vigilance, et ce tout au long de l'année, dans l'application des traitements phytosanitaires qui s'avèrent dans de trop nombreux cas être à l'origine des intoxications d'abeille ».
« Les risques d'intoxication peuvent être considérablement limités dans la mesure où l'on réduit l'exposition des abeilles aux produits phytosanitaires », estime l'association.
C'est pourquoi l'Adara recommande aux agriculteurs qui prévoient de traiter leurs cultures ou leur bétail d'informer systématiquement les apiculteurs disposant de ruches dans leur exploitation ou à proximité.
Elle préconise une série de bons gestes à adopter :
- « ne traiter que si nécessaire ;
- bien choisir son produit et respecter les doses prescrites, notamment en contrôlant le matériel de traitement pour éviter les surdosages ;
- être particulièrement vigilant dans l'utilisation des produits portant la mention « Abeille ». Celle-ci ne garantit en aucun cas l'innocuité du produit mais indique que celui-ci appliqué dans certaines conditions d'utilisation, a une toxicité moindre pour les abeilles mais reste dangereux pour celles-ci ;
- ne pas mélanger les familles de produits et en particulier les insecticides et les fongicides : les fongicides lors de la floraison peuvent avoir un impact sur les abeilles (troubles du comportement, agressivité...), respecter un délai de 24 heures entre un traitement fongicide et insecticide ;
- traiter en dehors de la présence des abeilles et privilégier pour cela la fin de journée ;
- traiter en l'absence de vent pour éviter la dérive des produits ;
- choisir des méthodes alternatives (introduction de prédateurs de ravageurs, méthodes mécaniques pour désherber...) lorsque cela le permet ».