Claude Duviau, l'agriculteur jugé depuis lundi pour le meurtre de deux contrôleurs du travail en septembre 2004, a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Dordogne. Le verdict a été rendu dans le calme à l'issue d'un délibéré de deux heures.
Après l'annonce de la condamnation, le mari de Sylvie Trémouille, une des deux victimes, a indiqué qu'il « n'aurait pas été défavorable » à la réclusion à perpétuité « parce que le pardon, il n'y en a pas eu de la part de Claude Duviau ».
Me Jean-Paul Tessonnière, avocat de plusieurs syndicats, a pour sa part souligné que le verdict avait « tenu compte des missions de service public exercées par les victimes et de la dimension symbolique de cette terrible affaire ».
« Le corps d'inspecteur du travail a le sentiment que cette dimension a été prise en considération et que justice a été rendue », a-t-il ajouté.
Dans la matinée, l'avocat général Nicolas Jacquet avait requis la réclusion criminelle à perpétuité, déclarant dans son réquisitoire ne pas envisager que le jury puisse en tout état de cause décider d'une peine « inférieure à 30 ans, et avec le maximum de la peine de sûreté ».
Me Eric Visseron, avocat de Claude Duviau, avait demandé aux jurés de ne « pas faire un exemple » au moment où ils décideront de la peine à infliger à l'agriculteur, jugeant « outrancière » la requête de réclusion à perpétuité.
Interrogé par le président pour une dernière déclaration, Claude Duviau s'est levé et a déclaré d'une voix entrecoupée de sanglots : « Je dis pardon à tous ».
Le 2 septembre 2004, Claude Duviau avait abattu sans sommation et quasiment à bout portant Daniel Buffière, de la Mutualité sociale agricole (MSA), et Sylvie Trémouille, de l'Inspection du travail de l'emploi et de la prévention sociale agricole (ITEPSA), venus dans l'exploitation pour contrôler des travailleurs saisonniers.