L'Insee (1) a mis en ligne, le 15 avril 2015, une vaste enquête sur « La France et ses territoires » qui éclaire les évolutions de la démographie, de l'emploi et des conditions de vie. Un chapitre est consacré à « la concentration des métiers par zone d'emploi », à laquelle l'agriculture n'échappe pas.
« Les différents métiers sont présents de façon très diverse selon les territoires. Leur cartographie par zone d'emploi met en avant un contraste assez net entre des zones très urbaines à forte concentration de cadres et professions intellectuelles et d'autres plus agricoles, plus industrielles, plus ouvrières. Ces spécificités locales sont reliées en partie à la répartition inégale des secteurs d'activité et des entreprises employeuses sur le territoire. Elles ont eu tendance à se renforcer au cours du temps, même si les zones ouvrières le deviennent de moins en moins. »
Toujours selon l'Insee, « il existe une différenciation entre, d'une part, les zones à vocation agricole, et d'autre part les zones à emplois très qualifiés. Dans les premières, les proportions de métiers voués à l'agriculture et à l'artisanat sont largement supérieures à la moyenne et, parallèlement, les professions intellectuelles y sont très peu représentées (Épernay, Pauillac, etc.). À l'opposé, se trouvent des zones très urbaines dont la fonction agricole a presque disparu, alors que les métiers tertiaires très qualifiés (cadres, professions intellectuelles, etc.) sont surreprésentés (Paris et les zones adjacentes, principales capitales régionales). »
L'emploi agricole recule davantage dans les zones peu agricoles
Si, entre 1999 et 2011, l'emploi en France a progressé de 0,6 % par an en moyenne, ce sont les métropoles, qui concentrent les professions du secteur tertiaire, qui en ont le plus profité, alors que les zones à vocation agricole perdaient des emplois. Et pas seulement dans l'agriculture. En effet, les zones à vocation agricole « ont perdu relativement moins d'emplois agricoles que les autres zones, mais elles ont gagné moins d'emplois de cadres. Seule exception à ce renforcement des spécialisations, les zones ouvrières se sont plutôt rapprochées du profil représentatif. »
Selon l'Insee, « la concentration géographique des métiers est liée à la répartition inégale des entreprises employeuses sur le territoire », étant entendu que « les zones métropolisées ne sont pas nécessairement celles où la concentration de l'emploi excède celle de la population ; l'habitat y est également fortement concentré. Les zones qui concentrent une part plus forte d'emplois que d'habitants se trouvent au contraire dans les espaces à faible densité démographique. C'est le cas par exemple des zones à vocation agricole, zones où la densité de population est très faible mais qui concentrent une forte part d'emplois agricoles. »
La réforme régionale rebat les cartes en agriculture
Autre observation : il n'y a « pas de corrélation forte entre le caractère rural ou urbain des différentes zones d'emploi et leur part de demandeurs d'emploi. Ainsi, on trouve parmi les zones d'emploi présentant une faible part de demandeurs d'emploi des zones à la fois très urbaines (notamment en Région parisienne) et des zones très rurales (comme la Lozère). Pour autant, les zones métropolisées sont, en 2013, en meilleure position que les autres zones. Par ailleurs, depuis 2003, leur situation a évolué bien plus favorablement. »
Dans un autre volet de son enquête, l'Insee s'est intéressé à la réforme territoriale, qui va ramener le nombre de Régions métropolitaines de 22 à 13 au 1er janvier 2016. Dans le nouveau schéma, la contribution du secteur agricole est la plus élevée en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, avec 4,1 % de la valeur ajoutée régionale. Auparavant, la Champagne-Ardenne arrivait en tête, avec 8,7 % de la valeur ajoutée en 2012.
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(1) Institut national de la statistique et des études économiques.
Et avec çà qu'est ce qu'on fait?
jeudi 16 avril 2015 - 09h01
Voilà un rapport qui va faire avancer le schmilblick. Enfin un des avantages de ce type de travail est qu'il justifie l'emploi de ''hen'' (ils ou elles à la mode suédoise) qui l'on réalisé.