« Le ministère de l'Agriculture a décidé de stopper l'élan de la bio, en totale contradiction avec son intention affichée de transition agroécologique », estime la Confédération paysanne dans un communiqué du 6 décembre 2013.
« Au cours de la réunion [du 4 décembre 2013] sur les mesures agroenvironnementales (MAE) au ministère, a été annoncée la possibilité pour les régions de ne pas attribuer les aides au maintien de l'agriculture biologique à tous les paysans. Chaque région pourrait établir des critères de priorité (zone à fort enjeu environnemental, lien à une filière, projets collectifs), voire limiter la période d'aide à cinq ans. »
« Le président Hollande a annoncé le doublement de l'enveloppe bio, mais le ministère se contente de soutenir la conversion. Ainsi, sous prétexte que les marges brutes sont globalement meilleures que celles des conventionnels, il oublie la volonté affirmée de réorienter l'agriculture. Il oublie surtout que l'agriculture biologique crée beaucoup plus d'emploi paysan. Et quel paysan osera s'engager dans cette courageuse transition sans visibilité au-delà de cinq ans ? Veut-on vraiment développer l'agriculture bio pour le bien de l'environnement et la démocratisation d'une alimentation saine, ou au contraire la contenir au statut de niche pour assurer notre bonne conscience ? »
« La bio est un laboratoire de l'agriculture de demain, un champ d'expérimentation au service de toutes les agricultures. A ce titre, elle doit être soutenue spécifiquement et durablement. Si des arbitrages budgétaires doivent être faits, la Confédération paysanne dispose d'une liste suffisamment longue de subventions inutiles pour des budgets conséquents. Et si le ministère persiste, ce sont les régions qui subiront nos assauts », conclut le communiqué.
Bon sens
lundi 09 décembre 2013 - 08h44
Si, comme le dit la Conf', les marges sont meilleures dans l'agriculture conventionnelle, il est logique de ralentir, si ce n'est stopper l'octroi d'aides supplémentaires.