C'est sans surprise que l'Office national interprofessionnel des grandes cultures (OniGC) a annoncé une excellente récolte de blé tant au niveau européen que français, mercredi 9 juillet, à l'issue du conseil spécialisé céréales. L'Europe devrait engranger 130 millions de tonnes (Mt) contre 112 Mt l'an passé.
La production française est aussi évaluée en hausse, à 36,3 Mt contre 30,8 Mt en 2007, en prenant en compte les dégâts récents causés par la fusariose dans les régions céréalières de l'est de la France.
Alors que les volumes devraient être importants, l'Office craint un manque de compétitivité de l'origine France à l'exportation. «Lors du dernier appel d'offres de l'Egypte, le blé français était 40 dollars trop cher par rapport aux origines américaines et de la mer Noire», un différentiel important qui ne peut être gagné ensuite sur le coût du transport, a expliqué Patrice Germain, directeur général adjoint de l'OniGC.
Rémi Haquin, le président de l'Office, estime que la solution de la compétitivité, c'est «d'être au marché». Cela signifie proposer sa marchandise à la vente dès lors que les opportunités se présentent. Même si, pour lui, les stocks de report ne sont pas catastrophiques cette année, la campagne prochaine risque d'être différente, avec des volumes importants à écouler. Dans ce cas, chaque contrat manqué pourrait peser lourdement dans les silos.
«Le cas des exportations vers l'Egypte a été symptomatique de ce qui s'est passé en France en 2007-2008, a en outre expliqué Rémi Haquin. Lorsque Le Caire a révisé à la baisse ses critères de qualité, donnant une opportunité à l'exportation vers ce pays pour les blés français, le prix s'est rapidement renchéri de 10 euros par tonne en France, faisant perdre la possibilité d'exporter.» Ainsi, au lieu de susciter un «intérêt vendeur», la décision de l'Egypte a incité les opérateurs français à jouer la hausse des prix que devait entraîner l'apparition d'une demande nouvelle sur leur marché.
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