A la veille de la manifestation viticole organisée par le Syndicat des vignerons du Midi (SVM), qui va réunir à Montpellier une filière à l'agonie, l’AGPV (Association générale de la production viticole) «s’associe aux revendications en matière de revenus qui vont être portées par les manifestants» afin de «soulager les problèmes financiers (de leurs) exploitations».
Ainsi, l'AGPV rejoint l'une de ses organisations constitutives, les Vignerons coopérateurs (CCVF) qui ont appelé la semaine dernière leurs adhérents à prendre part aux actions du 25 novembre 2009, ainsi que la FRSEA et les JA du Languedoc-Roussillon qui ont souhaité passer outre les désaccords syndicaux. Leur refus de demande d'attribution d'aides à l'hectare pour la viticulture, les DPU, avait poussé le SVM à boycotter les actions nationales, toutes filières confondues, le mois dernier.
Le Syndicat des vignerons du Midi, pour la manifestation, a battu le rappel des troupes dans les six départements du Sud (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Drôme et Vaucluse) où sont implantés ses 6.000 adhérents.
L’AGPV «affirme au nom de l’ensemble de la production viticole son soutien aux revendications des manifestants en matière de revenus des exploitants», compte-tenu «des difficultés économiques importantes» et de la «baisse des revenus» auxquelles «la viticulture comme la plupart des autres secteurs agricoles» se trouve confrontée, explique le communiqué.
L’AGPV rappelle qu'elle avait présenté un plan de soutien économique à la filière viticole en juillet dernier. «Ce plan était axé sur des mesures visant à alléger les charges afin d’améliorer les revenus des exploitants», récapitule le communiqué de l'AGPV. «Une partie de ces mesures ont été reprises par le ministre de l’agriculture dans son plan de soutien annoncé le 18 novembre 2009 (lors de sa rencontre avec la profession, NDLR). Malheureusement, ce plan est incomplet et doit être complété à la hauteur des enjeux», relève l'AGPV.
«D’un point de vue structurel, l’AGPV considère qu’il faut continuer à utiliser les mesures dynamiques choisies par la filière dans le cadre de l’enveloppe OCM», comme la restructuration, la promotion (vers les pays tiers, NDLR) ou encore l’aide à l’investissement. «Ces mesures sont un outil efficace de reconquête des marchés qui permettront d’améliorer la compétitivité des exploitations, et donc leur santé économique», insiste l'AGPV, qui va dans le même sens que le syndicat agricole majoritaire, mais s'oppose ainsi à la demande du SVM et de son président, Philippe Vergnes, qui lui s'accroche à d'éventuels DPU qui porteraient sur 75 millions d'euros pour la viticulture du Languedoc-Roussillon.
L’AGPV demande également au gouvernement «de travailler à une meilleure utilisation des crédits, passant par une simplification et une augmentation des moyens humains, afin d’éviter qu’une partie de l’enveloppe nationale ne retourne vers l’Union européenne», comme c'est le cas pour la campagne 2008-2009 qui voit 17 millions d'euros non utilisés (promotion vers les pays tiers) repartir dans les caisses de la Commission européenne.
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