Christophe Terrain, président de l'AGPM (Association générale des producteurs de maïs), a rencontré le 29 juillet 2014 Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture. Sujet principal des discussions : le verdissement des aides dans les systèmes de cultures spécialisés en maïs. La France doit en effet déposer à Bruxelles, d'ici au 31 juillet, un dossier demandant notamment la reconnaissance du couvert hivernal des sols comme pratique équivalente à la diversité des assolements.
L'enjeu est celui du maintien de la monoculture du maïs en France. « Stéphane Le Foll a dit ce matin qu'il a compris les contraintes de la monoculture et qu'il est prêt à la défendre là où aucune alternative n'existe sur le plan technico-économique », souligne Luc Esprit, directeur de l'AGPM. Autre sujet de satisfaction : « Il a été convenu de réclamer une réponse de la part de la Commission avant le délai de trois mois. » L'AGPM l'espère ainsi en septembre.
Mulching
Il reste que « cette alternative n'est pas celle défendue initialement par l'AGPM et ne correspond pas à l'objectif d'apporter une solution à tous les producteurs de maïs spécialisés, précise le syndicat. Mais malgré ses difficultés agronomiques et dans un contexte de refus du mulching, la couverture hivernale peut constituer une réponse à certains maïsiculteurs qui, en faisant le choix de ce dispositif, pourraient conserver le maïs sur leurs exploitations. »
La mesure proposée consisterait en un couvert hivernal implanté au plus tard quinze jours après la récolte du maïs et détruit à compter du 1er février suivant. L'AGPM demande une dérogation pour les sols argileux afin de permettre un labour à compter du 15 décembre (en Alsace), ou en cas d'inondations dans le Sud-Ouest.
« Cette mesure s'appliquerait sous couvert d'une certification individuelle des exploitations concernées, couvrant les trois mesures du verdissement (maintien des prairies permanentes, 5 % de surfaces d'intérêt écologique et couverture hivernale des sols) », complète le syndicat des maïsiculteurs. Le dispositif notifié à la Commission européenne devrait prévoir un contrôle dans les exploitations tous les trois ans. En parallèle, l'AGPM défend également « la reconnaissance des systèmes portant sur trois cultures en deux ans au titre de la diversité d'assolement, permettant d'intercaler une culture (céréales, ray-grass) entre deux cultures de maïs. »
« Les producteurs concernés devront anticiper la couverture hivernale des sols dès l'automne 2014 pour pouvoir bénéficier du dispositif lors de leur déclaration Pac en mai 2015 », alerte par ailleurs l'organisation syndicale.
L'AGPM entend revenir à la charge avant le 1er juillet prochain sur le mulching car « agronomiquement ça se tient », précise Luc Esprit, en estimant que Bruxelles n'a eu qu'une lecture réglementaire du dossier.
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dimanche 17 août 2014 - 12h06
* bien vrai comme tous les decideurs