« Les conditions climatiques difficiles rencontrées dans toutes les régions depuis le printemps ont perturbé les conditions de semis et de récolte », a déclaré vendredi Bertrand Carpentier, ingénieur en maïs fourrage chez Arvalis.
Lors d'une conférence de presse à Paris, il a présenté le bilan de campagne de l'année. « Dans le nord, l'ouest, la Région Rhône-Alpes et le sud-ouest, le printemps froid et pluvieux a divisé les semis en deux vagues : avant le 10 avril, et après le 12 mai, a-t-il expliqué. Puis, l'arrière-saison pluvieuse a freiné la maturité des plantes, et détrempé les sols avant les chantiers d'ensilage. D'autres régions, comprises dans une diagonale allant de l'Aquitaine à la Lorraine, ont à l'inverse dû supporter un déficit de pluie pendant l'été. »
La majorité des maïs ont été semés en mai. « Les semis tardifs ont levé rapidement, et au cours de l'été, ils étaient presque aussi hauts que les semis d'avril, estime-t-il. Mais ils ont davantage souffert du stress hydrique, car leur système racinaire n'était pas aussi important que celui des maïs semés précocement. Cette faiblesse les a aussi pénalisés lors des vents qui ont soufflé à la fin de septembre. Il y a eu davantage de verses que les années précédentes. »
L'arrière-saison difficile sur la majorité des régions a considérablement retardé les chantiers d'ensilage. « Nous attendons encore les échantillons du nord de la France, a déclaré Bertrand Carpentier. Pour l'heure, les résultats des analyses confirment un taux de matière sèche (MS) autour de 28 %, et des rendements qui restent corrects. Par rapport à l'an dernier, ils sont en repli de 1 à 2 tonnes de MS, mais nous devons nous replacer dans le contexte de 2011 où les conditions climatiques étaient très favorables. »
Les premiers chiffres annoncent des maïs moins riches en amidon que l'an dernier. « Pour ceux qui ont plutôt souffert du sec, la problématique sera de maintenir la qualité du fourrage, affirme Bertrand Carpentier. La ration devra sûrement être complétée par des fourrages supplémentaires, tel que l'ensilage d'herbe, afin de garantir la teneur en énergie. Les maïs des régions pluvieuses seront plus simples à conserver. Afin de conserver l'amidon dans la ration, des céréales ou du maïs grain humide devraient suffire. »