La profession s’inquiète des conséquences de la hausse du cours des céréales et du maïs grain sur la filière jeunes bovins dans l’Ouest.
Ensiler ou moissonner le maïs? Compte tenu de l’envolée des cours des céréales, il est tentant de moissonner pour vendre le grain et se faire de la trésorerie. D’autant plus qu’actuellement le prix des jeunes bovins est plutôt à la traîne et que les coûts de production, eux, augmentent.
Comme beaucoup d’éleveurs mixtes, disposant d'un petit atelier taurillon, Denis Berranger se pose la question. «J’ai décidé de ne pas jouer l’opportuniste. Je vais ensiler», répond-il. Un message relayé par tous les acteurs de la filière.
«Ne prenez pas de décisions hâtives, à court terme, qui risquent de déstabiliser toute une filière, a lancé vendredi Jean-Louis Hervagault, président de la commission viande bovine à la Chambre d’Agriculture d’Ille et Vilaine. La baisse des volumes de viande disponible creuserait le déficit de production qui était déjà de 6% en 2006, laissant la porte ouverte aux importations du Mercosur (Argentine, Brésil)».
Les opérateurs de la filière se veulent rassurants: «Les fondamentaux du marché de la viande sont bons: la France n’est pas autosuffisante, l’embellie sur le lait se traduit par une raréfaction des réformes laitières. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde sur le fait qu’il faut surtout un réajustement des prix des jeunes bovins à la hausse».
«L’Ouest dispose d’un potentiel de production, des éleveurs, des outils d’abattage et de transformation. Il ne faudrait pas tout casser», conclut le président.