La récolte de 2008 de maïs grain n'est pas encore terminée. Au 20 novembre, il restait encore globalement 30% des parcelles à récolter en France mais sans inquiétude pour la qualité. Les dates de moissons dépendent en effet en grande partie des périodes de semis qui ont été cette année échelonnées dans le temps, voire très tardives dans les sols à ressuyage difficile de l'Ouest et du Sud-Ouest. L'été très tempéré n'a pas permis aux semis tardifs de récupérer ce retard.
En 2008, le cumul des précipitations entre le 11 juin et le 15 août a été souvent faible. «Malgré une fin de juillet généralement sèche, nous avons pu constater que le matériel génétique a su s'en sortir avec, dès la reprise des précipitations, une confirmation du potentiel de grain installé», explique Jean-Paul Renoux, d'Arvalis. Les semis les plus précoces restent d'ailleurs les plus performants. Il ajoute que les rendements continuent de progresser de 1,4 q/ha/an grâce à la génétique.
Les dernières estimations d'Arvalis misent donc sur un rendement de 95 q/ha. La production nationale de maïs grain devrait ainsi atteindre 15,4 millions de tonnes (Mt) pour 2008. Taupins, mouches et dégâts d'oiseaux pèsent toutefois sur l'économie de la culture. Même si 2008 a connu des attaques modérées de pyrales et sésamies, la nuisibilité moyenne des parasites non contrôlés faisant suite au retrait des solutions efficaces reste évaluée par Arvalis à 4% de la production finale, avec des pointes à 15-20% dans les régions les plus affectées.
L'institut estime par ailleurs qu'en ces temps d'augmentation des coûts énergétiques et des fertilisants, il est essentiel d'avoir «une bonne agronomie pour permettre à la plante de tirer le maximum des réserves du sol par la qualité de son enracinement».
Quant aux maïs fourrage, ils ont également été souvent semés tard. Les rendements sont plutôt bons pour les semis précoces. Ils demeurent plus hétérogènes pour les semis tardifs.
«Nous nous attendions à des rendements décevants et même inférieurs à la normale notamment en Bretagne Ouest, Nord et Normandie à cause du manque d'eau et de chaleur. Mais la fin de cycle a permis des reprises de fabrication de matière sèche. Les valeurs alimentaires sont en rendez-vous grâce à un niveau record en amidon», signale Arvalis.